Habitat social: la commune rattrape son retard
Solliès-Toucas a été récemment pointé du doigt par la fondation Emmaüs comme une commune ne respectant pas les obligations de la loi relative à la solidarité et de renouvellement urbains (SRU). Celle-ci spécifie que les communes de plus de 3 500 habitants doivent disposer d’au moins 25 % de logements sociaux. Si, effectivement, c’était le cas auparavant, puisqu’il n’existait aucun logement social, l’actuelle mandature a tenu à y remédier. C’est ainsi que deux projets d’habitat social ont vu le jour ces derniers mois et dont la construction va bon train. Le premier est la résidence Taranis, du bailleur social Grand Var Habitat, au croisement de la RD554 et du chemin des Lingoustes comprenant quinze logements, dont la livraison est prévue en mars ou avril 2019. Le deuxième est l’ensemble du Pied-de-Lègue, avenue de Valaury, avec la réalisation de quarante-trois logements collectifs du groupe Arcade, dont la livraison est prévue en juin 2019. À cela s’ajoutera, en 2019, le lancement de deux autres projets en centre-ville, celui des Bendelets comptant vingt-cinq logements et celui des Violettes qui en comptera trente-six.
Changer la loi
« Nous pensions ne pas pouvoir réaliser ce type de logements, rappelle François Amat, le maire de SollièsToucas, mais nous avons pu trouver des solutions. Ces premiers projets sont symboliques de notre volonté de répondre aux obligations de la loi SRU, mais avec une réalisation qui s’intègre et préserve notre environnement commun. » « Un regroupement de toutes les communes carencées du Var a été impulsé par les maires de St-Raphaël et de La Crau pour mettre en avant l’impossibilité d’appliquer cette loi en l’état. Il est d’ailleurs à noter qu’en 2025 toutes les communes se retrouveront carencées sauf La Garde, ce qui entraînera pour toutes des pénalités d’environ 5 % des frais de fonctionnement, insiste le premier magistrat. Il faut donc changer la loi. La proposition de loi portée en février 2018 par le député JeanLouis Masson, très incitative puisque l’on faisait fi des stocks, au profit d’un pourcentage de logement sociaux sur les constructions, a malheureusement reçu une fin de non-recevoir. Dans l’état actuel des choses, il faudrait que notre commune réalise six cents logements sociaux. » François Amat poursuit : « J’entends aussi dire qu’il n’y a pas besoin de logements sociaux, mais depuis quelques mois nous avons de plus en plus de demandes. Nous espérons pouvoir proposer un choix de futurs occupants, mais la commune étant carencée, il n’est pas sûr que nous puissions le faire. Nous mettrons tout en oeuvre pour que les Toucassins puissent être majoritairement destinataires de ces logements. Une de nos priorités est de sortir les personnes qui sont mal logées au centre du village, afin que ces logements puissent être rénovés. » « Parallèlement dans le cadre du plan local d’habitat (PLH), nous allons instituer un “droit à louer”(1). Le propriétaire devant ainsi demander ce “label” et fournir un dossier à la mairie avec tous les justificatifs quant au bon état du bien », conclut François Amat. (1)Solliès-Pont vient d’ instituerun permies de louer (Var-matin du 22 septembre)