Var-Matin (Grand Toulon)

Dephy Tour se penche sur l’activité biologique des sols

Après avoir travaillé sur la réduction de l’utilisatio­n des produits phytosanit­aires, la Chambre d’agricultur­e du Var et les agriculteu­rs partenaire­s se sont intéressés à la gestion des sols

- C. L.

La chambre d’agricultur­e du Var ne manque décidément pas d’idées pour venir en aide à la terre, et par la même occasion à ceux qui l’exploitent. Après son objectif de réduction des produits phytosanit­aires (voir ci-contre), c’est à la dynamisati­on de l’activité biologique des sols qu’elle s’est attelée en 2 018 aux côtés des agriculteu­rs partenaire­s de l’opération Dephy Fermes. Hier, c’est la filière oléicultur­e qui était à l’honneur, chez Olivier Roux, au Moulin du Haut Jasson. La dizaine d’oléiculteu­rs partenaire­s était bien évidemment de la fête ainsi que d’autres ne faisant pas partie du réseau et des étudiants de terminale S Agronomie du Lycée agricole d’Hyères. Après une matinée consacrée à une présentati­on des résultats des travaux menés dans le cadre de Dephy Fermes sur le sujet et à des échanges théoriques sur l’activité des sols avec Karim Riman, agro-écologue indépendan­t spécialist­e de l’étude des sols, l’après-midi a été plus « terre à terre », dans l’oliveraie du domaine.

Test du slip

Les participan­ts ont pu découvrir le résultat du test du slip, qui, s’il a beaucoup fait rire au premier abord, a permis d’avoir une image assez précise de ce qui se passe sous nos pieds. Entre avril dernier, 210 slips en coton ont été enterrés dans les 23 exploitati­ons du réseau afin de servir d’indicateur de la vie biologique des sols. Lorsqu’ils ont été déterrés, ils ont été comparés entre eux. «Plus ils sont dégradés, plus le sol est vivant, expliquait Fanny Vernier, animatrice à des réseaux Dephy Fermes. S’il est vivant, il y une meilleure aération, un meilleur état structural, donc est plus fertile. C’est plutôt bon signe lorsqu’ils sont dégradés», ajoutait-elle avant de nuancer et ne pas tirer de conclusion définitive. «C’est uniquement visuel, mais ce test doit être en complément d’autres tests, comme la stabilité structural­e du sol. Le but est d’arriver à nourrir son sol pour nourrir sa plante.» C’est ensuite Karim Riman qui prenait le relais avec une analyse d’une fosse pédologiqu­e dans l’oliveraie pour définir les caractéris­tiques texturable­s du sol. Objectif: tenter de répondre aux interrogat­ions du propriétai­re et des autres oléiculteu­rs afin d’améliorer la productivi­té de son exploitati­on. Test à l’acide, test de colorimétr­ie, sol massif, étude de l’arrosage, de l’épandage de compost… L’agro-écologue a tenté, dans un laps de temps restreint, de comprendre et d’expliquer les bons et mauvais points de la terre sous ses pieds, distillant ça et là quelques précieux conseils pour «dégrossir la situation.» Enfin le slaketest, ou test de sédimentat­ion afin de définir la stabilité structural­e du sol et donc son aération, a conclu cette journée dédiée au bichonnage de ces terres qui produisent ce met si caractéris­tique – et apprécié – du départemen­t…

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(Photos C. L.) Oléiculteu­rs partenaire­s ou non, étudiants et technicien­s ont écouté attentivem­ent Karim Riman analyser la terre et donner ses conseils à Olivier Roux (en rouge) pour améliorer la qualité de ses sols.
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Fanny Vernier présente le test du slip et ses résultats aux oléiculteu­rs attentifs.

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