Toulon: coincé heures après le viol dont il est soupçonné
Observant le comportement louche d’un homme sur la voie publique, les policiers toulonnais ont interpellé un homme qui s’est révélé être le principal suspect d’un viol commis la veille
C’est peu dire que les policiers ont eu du flair en s’intéressant à un homme qui marchait près du port de Toulon dans la nuit de vendredi à samedi. Qu’avait-il de suspect ? Il semblait suivre une jeune femme qui marchait devant lui. En restant ni trop près d’elle, ni trop loin. À bonne distance. L’équipage de police secours entreprend de le suivre à son tour, mais la surveillance est vite repérée. Dès qu’il voit la voiture siglée, l’homme change de comportement, s’arrête net. Ce qui déclenche le contrôle. Deuxième élément déterminant, il porte un couteau sur lui, avec une lame d’une dizaine de centimètres. De quoi le conduire au commissariat central pour un port d’arme non-autorisée.
L’ADN déterminante
Les enquêteurs font alors l’hypothèse d’un lien avec un viol commis la veille sur une jeune femme à proximité du quartier Jauréguiberry, à l’entrée ouest de Toulon. La perquisition au domicile de cet homme de 26 ans confirme les doutes des policiers de la sûreté départementale du Var. Chez lui, des vêtements sont retrouvés, en train de sécher. Signalement et habits correspondent à la description faite par la victime. Un prélèvement ADN est réalisé, afin d’être comparé à celui du dossier de la veille. Une gageure que d’en avoir le résultat dans un temps si court – qui plus est un week-end. Pendant le prolongement de la garde à vue, et tandis que le suspect nie, le rapprochement des deux profils ADN apporte « un élément de preuve » indiscutable. Il est formellement incriminé. Le suspect reconnaît alors une relation sexuelle, mais soutient qu’elle était consentie. Les policiers ne cachent pas qu’ils sont en train de travailler sur des faits plus anciens, car ils se demandent s’il pourrait avoir aussi commis d’autres agressions sexuelles, bien qu’aucun antécédent judiciaire de cette nature ne lui soit connu.
Écroué
Dimanche soir, ce cuisinier qui vit à Toulon a été mis en examen pour viol et placé en détention provisoire. La victime est une jeune fille de 17 ans, qui a été suivie alors qu’elle rentrait chez elle, jusque tout près de son domicile. « Un viol de rue », qualifie une source judiciaire. Il est assez rare que des analyses ADN permettent de confondre un suspect, dans le temps d’une première garde à vue. « Techniquement, la comparaison entre deux ADN est tout à fait éprouvée et fonctionne très bien, explique un policier. Mais il est rare que les circonstances soient réunies dans un délai si court .» Le viol a été commis dans la nuit de jeudi à vendredi. Quant à la femme suivie la nuit suivante, il semble qu’elle ne se soit rendu compte d’absolument rien.