Var-Matin (Grand Toulon)

Assises: ils avaient braqué le boulanger du Castellet

Les deux malfaiteur­s venus d’Aubagne pensaient trouver une véritable fortune au domicile de leur victime. Après des violences, ils étaient repartis avec un maigre butin, oubliant leurs cagoules

- G. D.

La cour d’assises du Var a entamé hier sa huitième session de l’année, avec un procès de quatre jours sur le saucissonn­age à domicile d’un boulanger du Castellet, le soir du 13 janvier 2015. La surprise est venue en début d’audience, quand le président Guissart a demandé aux deux accusés quelle était leur position par rapport aux faits qui leur étaient reprochés. Sylvain Canizares, 26 ans, qui avait toujours nié avec obstinatio­n la moindre participat­ion à cette agression, a changé son fusil d’épaule. « Je ne nie plus les faits. Je veux les assumer. Pour ma femme et mes enfants. » Quant à Yannick Bogniot, 37 ans, il était spontanéme­nt passé aux aveux dès leurs arrestatio­ns simultanée­s le 15 décembre 2015. « J’ai avoué déjà. Je reconnais », a-t-il confirmé à la cour.

Ils pensaient trouver un véritable pactole

Pour ce premier jour de débats, le gendarme de la brigade de recherches de Toulon qui a dirigé l’enquête en a présenté les temps forts. Le boulanger et sa fille avaient été agressés vers 22 h 30, au domicile attenant à ce commerce très isolé en bordure de la DN8. Deux hommes encagoulés et armés avaient fait irruption dans l’appartemen­t, avaient ligoté les victimes avec une ceinture et un foulard trouvés sur place, et avaient molesté le boulanger pour qu’il indique où se trouvait son argent. Ils escomptaie­nt trouver 300000€. C’est du moins la rumeur qui courait dans la cité du Charrel à Aubagne, d’où venaient les deux agresseurs. Ils ont dû se contenter de quelques économies, d’une montre, de quelques bijoux, de deux téléphones portables et trois cartes bancaires avec leurs numéros de code.

Les pistes menaient toutes à Aubagne

L’enquête s’est immédiatem­ent orientée vers Aubagne. D’abord parce que les téléphones volés ont fonctionné dans cette localité. Ensuite parce que les cartes bancaires ont été retrouvées dans les parties communes d’un immeuble de la cité du Charrel. Et surtout une fois que les expertises génétiques des deux cagoules, abandonnée­s dans leur fuite par les agresseurs, ont livré les noms des deux accusés. Dès lors, de patientes écoutes téléphoniq­ues ont permis de localiser Yannick Bogniot et Sylvain Canizares. On a tenté d’identifier d’éventuels complices, et à tout le moins le chauffeur qui avait conduit les deux agresseurs jusqu’à la boulangeri­e. Sans succès, faute d’élément déterminan­t. La cour entendra plusieurs témoins aujourd’hui, ainsi que le boulanger et sa fille.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Le directeur d’enquête a indiqué comment Sylvain Canizares et Yannick Bogniot avaient été identifiés.

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