Var-Matin (Grand Toulon)

Big-bang automobile

Le changement, c’est maintenant au Mondial de l’auto qui ouvre au public demain. Nouvelles énergies et conduite autonome volent la vedette aux voitures traditionn­elles

- A PARIS, DENIS CARREAUX

Mais où passées les autos ? En arrivant sur le stand Renault, on se dit qu’il manque quelque chose. Un taxi sans chauffeur parci, un food truck autonome par-là. Point de Twingo, de Clio ou de Mégane, mais des études de styles qui préfiguren­t la mobilité de demain. Comme la plupart des constructe­urs présents au Mondial de l’auto, Renault n’hésite pas à forcer le trait lors des journées réservées à la presse. Dès demain, pour l’ouverture du salon, les autos «classiques» auront retrouvé leur place, mais le message aura été abondammen­t relayé par les médias : Renault prépare l’avenir. Un futur qui sera plus respectueu­x de l’environnem­ent, ce qui est une bonne nouvelle, et dans lequel le conducteur sera cantonné aux seconds rôles au fur et à mesure de l’émergence du véhicule autonome. C’est d’ailleurs bien l’objectif du Mondial 2018 : démontrer que les constructe­urs français sont prêts à relever les défis de demain. Président de la plate-forme automobile (PFA) qui chapeaute le salon de Paris, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy Luc Chatel confirme : « Ce Mondial se veut la vitrine de l’innovation et des mutations comme le secteur n’en a jamais connu depuis l’invention de l’automobile. Et les industriel­s français sont plus que jamais au rendez-vous ».

La fin du diesel ?

En attendant ce big-bang automobile, les constructe­urs adaptent plus prosaïquem­ent leurs gammes à l’évolution des normes et de la demande des consommate­urs. Le diesel, rattrapé par les scandales et la fiscalité, bientôt banni de certaines villes, est une valeur à la baisse. En six ans, ses ventes en France ont été quasiment divisées par deux ! Certains constructe­urs, à l’image de Porsche, Volvo et Toyota, ont décidé de le faire progressiv­ement disparaîtr­e de leurs catalogues. Le diesel est-il condamné pour autant ? « Il sortira petit à petit des villes, mais pas des campagnes où on apprécie encore de consommer moins », observe le Niçois Philippe Buros, directeur commercial France du groupe Renault.

La folie électrique

A l’entrée du stand DS, on

nous prévient: «un seul mot-clé cette année : électrific­ation ! ».

La marque premium française dévoile la DS3 Crossback, un SUV chic qui sera décliné en version électrique, comme tous les futurs modèles de la marque. A travers DS, PSA se convertit en douceur à ce type d’énergie, le groupe préférant développer pour Peugeot et Citroën des gammes complètes de véhicules hybrides rechargeab­les (508, 5008, C5 Aircross…) qui seront disponible­s sur le marché d’ici un an. Prudent, le patron du groupe français, Carlos Tavares, ne cache pas d’ailleurs son scepticism­e face à la « folie électrique » qui voit de nombreuses marques (Kia, Mercedes, Audi, BMW…) présenter des variantes de ce type à Paris. Carlos Tavares l’a expliqué très clairement lundi soir à Emmanuel Macron qui se rendra au Mondial de l’auto aujourd’hui : «la mobilité propre, c’est comme le bio, c’est plus cher...».

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(Photo Dc.X.) Le EZ-PRO, le food truck autonome by Renault.

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