Var-Matin (Grand Toulon)

Urbanisati­on contenue dans les zones à risque varoises

Un million d’habitants vivent dans des zones inondables, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le Vaucluse, les Alpes-Maritimes et le Var sont les plus concernés, mais seul ce dernier y a ralenti ses constructi­ons

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Un million d’habitants vivent en zone inondable en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Quarante-deux mille d’entre eux ont une « chance » sur deux d’être touchés en quarante ans. La plupart, soit 95 %, ont entre une « chance » sur huit et une sur trois de subir une inondation sur la même période. Ces zones inondables couvrent 10 % de la superficie régionale mais concernent à 80 % des territoire­s urbains, donc densément peuplés. Dans le Vaucluse, 31 % de la population réside dans une zone inondable, 29 % dans les Alpes-Maritimes, essentiell­ement le long du littoral et 22 % dans le Var, contre 10 % dans les Bouches-du-Rhône par exemple. Ces chiffres ont été révélés mardi, lors d’une conférence de presse à Marseille, par l’Insee et la Direction régionale de l’environnem­ent, de l’aménagemen­t et du logement (DREAL). Mais si, depuis les années 2000, le Var a réduit les constructi­ons sur les terrains exposés aux crues, les Alpes-Maritimes et le Vaucluse – les deux départemen­ts les plus concernés – les ont augmentées. Le Var est-il plus vertueux ? Difficile à dire. La limitation ou l’interdicti­on de constructi­ons en zone sensible n’est pas forcément la seule explicatio­n. La saturation du foncier peut en être une également. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 17,5 % des logements construits depuis 2010 sont situés dans une zone potentiell­ement inondable, contre 18,5 % entre 2000 et 2009.

Constructi­ons sous conditions

En 2015, dans la nuit du 3 au 4 octobre des inondation­s, ont fait vingt morts à Antibes, Biot, Cannes, Vallauris-Golfe-Juan et Mandelieu-la-Napoule. À Biot certaines maisons ne seront plus habitées. Rachetées par la commune grâce au fonds Barnier, leur démolition a commencé le mois dernier. Pourtant, le départemen­t des Alpes-Maritimes ne résiste pas à la pression foncière qui continue de gagner les zones à risque, surtout le long du littoral. Certes, certaines parcelles restent inconstruc­tibles mais d’autres où ce risque est modéré sont constructi­bles sous certaines conditions, expliquent Insee et DREAL. Les plans de prévention des risques inondation (PPRI) se chargent d’en faire le tri.

Par exemple, dans le bas de la plaine du Var, de part et d’autre de ce fleuve, les grues ont envahi le paysage depuis des années. Le secteur est pourtant très exposé aux crues. Les constructi­ons y sont soumises à des règles particuliè­res. Notamment à l’obligation de créer des endiguemen­ts, capables de résister à une crue millénale, autrement dit qui a une « chance » sur mille de se produire chaque année. Une probabilit­é qui semble faible mais qui n’empêchera pas la violence de la crue du Var, qui peut survenir du jour au lendemain, sans prévenir. Les équipement­s, anciens ou nouveaux, y résisteron­t-ils ? C’est tout le problème du génie de l’homme face à la force de la nature.

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