Pietra se livre corps et âme
Artiste totale, «Pietra» va livrer sa version de Lorenzaccio et aborde ses autres moteurs que sont le one-woman show pour ses 40 ans de carrière, le roman de sa vie ou son retour à la... télé !
Les effets visuels D surlignent les chorégraphies”
Couple à la scène comme à la ville, Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, se produiront dans Lorenzaccio tiré de l’oeuvre d’Alfred de Musset à l’opéra de Toulon. Interprète de la marquise Cibo, la Parisienne aux origines corses, qui a dansé tous les grands rôles du répertoire classique et contemporain, évoque ce spectacle grandiose créé en plein air au château de Grignan. Et que les Varois auront la chance de goûter dans un savant maelström chorégraphique et théâtral, le samedi 13 octobre. Mais la co-fondatrice du Théâtre du Corps et ex-figure de Danse avec les stars n’en reste pas là. Elle détaille avec passion, projets littéraires, ouverture d’une école, futur one-woman show et... retour télé !
À quoi doivent s’attendre les spectateurs avec votre
Lorenzaccio ?
Nous sommes au coeur d’un drame romantique. L’histoire se passe à Florence, ville en effervescence. Le duc Alexandre de Médicis, sorte de tyran, est au pouvoir. Lorenzo, son cousin, exalté au coeur pur, a pour projet de tuer ce despote qui sombre dans la débauche… Tous les mécanismes humains de pouvoir et d’intrigues sont développés autour de ce meurtre programmé, mais la fable de l’histoire c’est que l’on a beau «couper» une tête malfaisante, une autre repousse aussitôt…
Les tyrans d’hier sont-ils les mêmes qu’aujourd’hui ? Ce sont les rouages qui sont identiques. L’appât du gain, le pouvoir, se sentir au-dessus des lois, etc.
Mêler théâtre et danse sans que l’un ne cannibalise l’autre n’est-il pas un exercice périlleux ? Nous évoluons entre la tradition et la modernité en donnant un corps aux personnages. Tous sont des artistes à la fois comédiens et danseurs. Ils lient le verbe au geste. Une technique subtile, très difficile, portée sur le souffle que nous avons inventé au Théâtre du Corps, car il n’y a rien d’évident à danser tout en disant son texte. Surtout dans une oeuvre classique comme Lorenzaccio. Nous sommes aussi dans une lecture de l’inconscient des personnages. Ce qui ne se dit pas dans le texte se voit dans le corps.
Sa transposition en salle close n’occulte-t-il pas le grandiose de ce spectacle créé au château de Grignan ? Pas du tout car le travail en D du graphiste Gaël Perrin s’est adapté à cette configuration pour une harmonie entre le décor vivant et virtuel. Tout est calibré pour que l’image D et les lumières ne vampirisent pas les personnages. Par ailleurs, j’adore l’opéra de Toulon où nous avons également joué Je t’ai rencontré par hasard il y a deux ans. Il y a plus longtemps j’avais aussi dansé un Don Quichotte chez vous. C’est toujours un vrai plaisir de me produire dans le Sud.
Où en est Étoile, le roman de votre vie ? Le troisième tome sort en octobre dans la collection Jeunesse de Michel Lafon. La série en comptera six en tout. Avec un projet d’adaptation en bande dessinée. Ce roman, c’est aussi une histoire de transmission que je prolonge avec l’ouverture depuis le septembre d’une école tous publics et tous niveaux au Théâtre du Corps, à Alfortville.
Autre pari : votre one-woman show. Où en est ce « seule en scène » ? L’écriture est presque bouclée. Il sera créé en septembre sur les scènes du théâtre de Courbevoie et de Charenton-lePont dans une mise en scène de Julien Derouault. Le spectacle sera baptisé La Femme qui danse, titre bien au-delà de la simple « danseuse », car il englobe pour moi une notion de liberté, d’émancipation... Je vais fêter mes quarante ans de scène l’an prochain et je voulais apporter à travers ma passion et mes rencontres – comme par exemple Rudolf Noureev et Maurice Béjart –, ma vision d’artiste, danseur et créateur. Livrer mes réflexions et mes interrogations sur le mouvement également… Ce qui m’anime… Je ne serai pas dans la critique en tout cas.
J’imagine que tout cela vous coupe de l’univers télévisuel... Pas tant que ça, vous verrez ! (rire) Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant car c’est à la chaîne de l’annoncer, mais je porte un nouveau concept d’émission lié à la danse pour . La création est une chose mais pour moi il est aussi important de communiquer au public. Donc, je veux garder ce lien qui passe par des séances de dédicaces ou certaines émissions télé. Même si parfois je dois les mettre entre parenthèses, comme cela a été le cas pour ma place de jurée de Danse avec les stars, car mon emploi du temps est trop chargé. Pour tout dire, je trouvais de surcroît que cinq saisons c’était suffisant. À un moment, il ne faut pas rester attachée à une formule. Je cherche à me renouveler en permanence.
Je porte un concept télé lié à la danse pour ”
◗ Lorenzaccio, samedi 13 octobre, 20 heures, opéra de Toulon. Durée : environ 2 h 20 avec entracte. ◗ Tarifs : 9 à 50 €. ◗Renseignements complémentaires au 04.94.93.03.76.