Le provençal, une langue bien vivante
Préserver la langue de son terroir est un devoir et une mission que les membres du foyer Lou Fougau se sont promis d’accomplir. Pour cela, ils approfondissent leurs connaissances avec abnégation et foi
Que vous soyez Valettois, Toulonnais ou bien encore d’Espigoule, vous avez toujours, au-delà du français, entendu quelques mots de provençal chanter non loin de vos oreilles. Pour se fondre dans le parler local, les festifs se rendront aux tripettes de Barjols, les gastronomes participeront au concours d’aïoli aux Mayons, les puristes regardant pour leur part l’émission culte «Vaqui», à la télévision. Et à défaut de maîtriser le phrasé de Raimu ou les bons mots de Jean-Marc Ravéra, demeure encore l’opportunité de suivre un cours en langue provençale et d’acquérir des bases solides sur l’oralité méridionale d’antan.
Avec l’accent
Tous les lundis soir, au foyer Lou Fougau, Christiane Mangiapan prodigue ses conseils en la matière devant la dizaine d’élèves enthousiastes.
Un nom pour la Provence Les plus convaincus et amoureux de leur terroir rejoindront les personnes déjà signataires de la pétition concernant le nouveau nom de la région. Nombreux sont en effet aujourd’hui ceux opposés aux termes « SUD » et/ou « PACA », et se posent en fervents défenseurs du patrimoine local. La transmission culturelle passant avant tout par l’authenticité des mots. Existe-t-il alors plus belle appellation, que de la renommer Provence. L. A. Contact : https://www.change.org/p/ni-sud-ni-pacamais-provence-rendons-enfin-son-nom-%C%Anotre-r%C%Agion Elle, qui a toujours baigné dans ce langage aux sonorités ensoleillées, souhaite avant tout partager la culture avec les élèves désireux de s’instruire. « J’ai toujours parlé le provençal durant ma jeunesse dans les Alpes-Maritimes et, depuis une dizaine d’années maintenant, j’enseigne au sein de l’association La Respelido Valentenco », explique Christiane. Et si l’ambiance s’avère studieuse et détendue, pas question pour autant de manquer de précision dans l’exercice. « Je mets l’accent sur les bonnes intonations à donner, les lettres muettes, les terminaisons et la bonne prononciation. Il existe quatre formes de provençal: le rhodanien, le maritime, le nissart et l’alpin. Les différences sont surtout notables à l’écrit mais une erreur à l’oral peut changer totalement le sens d’un mot », précise le professeur. Pendant une heure trente, cette passionnée va, au fil d’un texte étudié, renseigner l’assistance sur l’étymologie, la syntaxe, la grammaire et la conjugaison du langage provençal. À la première écoute, le béotien peut se retrouver perdu, mais la faconde est familière ; les initiés conversent, eux, avec plus d’aisance. « J’avais suivi des cours de provençal lors de mes études à Aix-en-Provence et j’ai repris les cours il y a quelques années en adhérant à l’association », confie Joël, trentenaire varois. Pour transmettre ses connaissances aux futures générations, il faudra cependant se montrer assidu. Converser tel Frédéric Mistral ne sera pas pour « l’an que ven ». Pas question pour autant de « s’ensuquer » d’un « mouloun » de lectures à s’en écoeurer; de simples locutions suffisent pour parler de sa Provence. Renseignements : cours de provençal, Respelido Valetenco 2 rue Gilbert-Kersaho, 83160 La Valette-du-Var. Tél. 04.94.61.07.18.