Var-Matin (Grand Toulon)

Invité de Public Sénat, François Hollande propose de supprimer la fonction de Premier ministre

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Sur le plateau de Public Sénat et au cours de l’émission Territoire­s d’infos dont Nice-Matin est partenaire, François Hollande a plaidé, hier matin, jour du 60e anniversai­re de la Ve République, pour la suppressio­n de la fonction de Premier ministre, afin d’avoir « un seul chef de l’exécutif » , face à un parlement qu’il faut selon lui doter de pouvoirs proches de ceux du « Congrès américain ».

« Il faut couper le noeud gordien »

Évoquant sur Public Sénat le régime à la fois parlementa­ire, avec un gouverneme­nt responsabl­e devant l’Assemblée nationale, et présidenti­el, l’ex-chef de l’Etat a mentionné aussi « ce personnage, le Premier ministre, dont on ne sait pas si encore il est le chef de la majorité – Edouard Philippe n’est même pas membre du parti de la majorité – ou si c’est un collaborat­eur », selon le mot d’un autre ex-président, Nicolas Sarkozy, à l’égard de François Fillon. « Moi je considère qu’il faut, comme l’avait dit Georges Pompidou, couper le noeud gordien », et « aller jusqu’au bout, c’est-à-dire que le président de la République doit être le seul chef de l’exécutif, donc plus de Premier ministre, plus de responsabi­lité devant le parlement, plus de droit de dissolutio­n du président de la République pour l’Assemblée nationale », a ajouté M. Hollande. Et pour « éviter l’hyperprési­dence », François Hollande propose d’aller « jusqu’au bout de la logique qui (lui) paraît être finalement celle de la Ve République dans sa modernité : un parlement qui ressembler­a à bien des égards au pouvoir du Congrès américain (...) et un président de la République élu pour cinq ans, qui doit remplir son mandat et qui est forcément le chef de la majorité ». Selon lui, « l’hyperprési­dence » que l’on constate « depuis des années » n’est « pas liée à la Constituti­on actuelle » mais à un « parlement trop faible » et à cette « dyarchie au sein de l’exécutif ».

Une « Défausse de responsabi­lité»

Il a expliqué ne pas avoir fait cette propositio­n pendant la campagne de 2012 ni lors de son quinquenna­t car elle est le résultat de « l’expérience qui est la (sienne) d’avoir été président ». A propos de la fonction de Premier ministre, il a estimé que « l’idée d’avoir un paratonner­re » et de « changer un Premier ministre parce qu’il y a une difficulté est finalement une forme de défausse de sa propre responsabi­lité ».

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(Photo Public Sénat)

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