En voyage d’affaire
Contraint de se renforcer pour relever la tête, le RCT doit « signer » rapidement plusieurs joueurs. Un émissaire du club est en Afrique du Sud et Mourad Boudjellal en déplacement
Mourad Boudjellal est un homme pressé. Souvent stressé, même. Mais il sait trop l’importance de la communication et de son contrôle pour ne pas prendre le temps d’en jouer et même en rajouter souvent : un bon client, comme on dit dans le jargon journalistique... Sauf que les circonstances l’obligent parfois à tenir sa langue, notamment en matière de transferts. La situation de son RCT, largué en fond de classement du Top 14 après six journées, déjà diminué par les blessures, et même promis à d’autres déconvenues s’il ne se renforce pas vraiment, l’invite aujourd’hui à une extrême discrétion.
Obligation de résultats
Après avoir semé mercredi quelques indices auprès de nos confrères de L’Équipe - confirmant notamment le recrutement à venir de cinq joueurs de plus dès cette saison dont l’essentiel serait des avants - Mourad a coupé hier le son et l’image, au motif qu’il était en déplacement et injoignable jusqu’à lundi. À moins qu’il n’ait pas, dans un souci généralisé d’économie, souscrit cette année un abonnement « Monde » pour son téléphone portable, ce qui semble juste impossible, le président nous prendrait pour des « billes » qu’il ne nous aurait pas répondu autrement... Mais l’important n’est évidemment pas là. L’important est la confirmation qu’il s’active vraiment pour sortir le RCT de l’ornière. Et qu’il soit prêt à signer rapidement de nouveaux chèques si l’occasion, d’aventure, pouvait faire le larron... Après avoir envoyé en début de semaine un émissaire du club (Laurent Emmanuelli ?) jusqu’en Afrique du Sud pour essayer de dénicher quelques perles rares, susceptibles de renforcer vraiment le RCT, Mourad est donc lui aussi en déplacement... A-t-il prévu un simple week-end londonien pour finaliser les contrats d’éventuels renforts avec les agents européens des joueurs concernés, a priori, des Sud-Africains ou des Néo-Zélandais ? Ou s’est-il carrément fendu d’un voyage express au bout de l’Afrique où résident actuellement aussi les All Blacks, qui vont affronter ce samedi l’Afrique du Sud à Pretoria dans le cadre du Four Nations ? Après avoir déjà pris trois semaines de vacances cet été, et compte tenu de l’urgence de la situation, il nous étonnerait fort en tout cas qu’il s’agisse d’un simple voyage d’agrément...
Sonny Bill, Skulder, Rettalick...
Où qu’il soit vraiment, pendant que Patrice Collazo et ses hommes tenteront, avec les moyens du bord, d’enrayer l’hémorragie de défaites à Montpellier, son week-end sera aussi sans doute très chargé. Il pourrait même peutêtre s’avérer déterminant pour la suite de la saison. Après avoir pris le temps de prospecter le marché, l’heure est venue de choisir, a minima, un seconde ligne et un pilier droit qui permettront peut-être au RCT de retrouver sa compétitivité. Et le plus vite sera le mieux... Aujourd’hui verrouillé, le marché sud-africain va se rouvrir en ce mois d’octobre avec la fin de la Currie Cup. Celui des All Blacks ne sera en revanche pas accessible avant quelques mois et la fin de la Coupe du monde au Japon. Il ne s’agit donc que de le sonder un peu « pour optimiser le déplacement » a précisé Mourad qui, en vue de la saison prochaine, a besoin de savoir si les Sonny Bill Williams, Milner Skulder, Sam Whitelock et autre Brodie Rettalick seraient éventuellement prêts à venir relever le défi toulonnais... Mais compte tenu de l’état des troupes rouge et noire, des nombreux Comme le nombre de joueurs qui devraient encore rejoindre les rangs du RCT au cours de la saison...
joueurs encore blessés, de l’absence programmée des internationaux en novembre et du calendrier à venir, l’émissaire toulonnais a quasiment une obligation de résultat immédiat. À moins d’avoir déjà bien avancé sur ses différents dossiers avant son déplacement, il se retrouve en fait dans la situation inconfortable que le RCT voulait justement éviter : être obligé de « signer » des joueurs en urgence avec tous les risques de se tromper que cela peut comporter... Après celui du jeune seconde ligne néo-zélandais des Glasgow Warrior, Brian Alainu’uese (24 ans), dont l’arrivée à Toulon semble se préciser malgré une blessure au dos, le nom du troisième ligne des Bulls, Nick de Jager, a également fait le tour des rédactions. A priori, on aurait préféré entendre parler de Lood De Jager, seconde ligne international Sud-Africain des Bulls, élu joueur de l’année en 2016. Mais si l’affaire se conclut, on peut raisonnablement espérer que ce Nick possédera bien, lui aussi, tous les attributs, qu’on prête aux avants Sud-Af’. Pour le reste, il faudra au moins attendre lundi...