Var-Matin (Grand Toulon)

La DGSI et les gendarmes spécialisé­s traquent les cyber-criminels

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Dans un monde où les nouvelles technologi­es avancent à pas de géant, les services de la police nationale et de la gendarmeri­e ont dû s’adapter pour traquer cette nouvelle délinquanc­e. Face aux cyber-délinquant­s, les forces de l’ordre font évoluer leurs moyens d’investigat­ions. Rencontre avec deux responsabl­es spécialisé­s dans la cyber-criminalit­é.

La DGSI veille aussi aux trafics sur la cryptomonn­aie

Nous l’appelleron­s Alain. Il n’est pas un Anonymous mais préfère préserver son anonymat. L’homme travaille à la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Aux « Renseignem­ents ». Depuis plusieurs années déjà, le ministère de l’Intérieur est mobilisé pour faire face à cette forme de délinquanc­e. A ceux qui commettent des infraction­s sans mettre un pied dehors, en restant derrière un écran d’ordinateur. En , un cyber-préfet a d’ailleurs été nommé pour mettre en oeuvre une stratégie contre les cyber-menaces. Il a notamment été constaté que les victimes – ici des patrons de PME ou TPE – se sentaient seules lorsqu’elles sont confrontée­s à de telles problémati­ques. « Elles craignent parfois de déposer plainte par méconnaiss­ance ou par crainte d’un préjudice en terme d’image », commente Alain. En , un phénomène a commencé à gangrener la toile : la création de cryptomonn­aie. Ici, des logiciels malveillan­ts installés sur des ordinateur­s d’une entreprise « minent » ces derniers. Ils produisent, à l’insu des chefs d’entreprise visés, des cryptomonn­aies. Comment s’en rendre compte ? « En général, on constate un ralentisse­ment du serveur. Ces virus sont gourmands en ressources et développen­t une forte chaleur ». Derrière ce processus, il s’agit bien d’une organisati­on (cyber) criminelle qui tourne autour de groupes qui créent des « botnets », c’est-à-dire des programmes informatiq­ues parasites à la recherche de la puissance d’ordinateur­s tiers. Après le car-jacking, le home-jacking, voici le crypto-jacking. En matière de prévention, Alain invite les utilisateu­rs à renforcer leurs mots de passe « avec au moins  caractères », à sécuriser les accès à l’intérieur d’une entreprise (comme le télécharge­ment de films sur des plateforme­s et de photos), mais aussi d’interdire ou d’éviter le branchemen­t de systèmes non-profession­nels (par exemple un cordon de chargeur sur une prise USB de l’ordinateur, de chargeurs d’e-cigarettes ou de piles électroniq­ues).

Le volet « enquête » de gendarmeri­e nationale

Responsabl­e du groupe contre la cybercrimi­nalité à l’État-major de la gendarmeri­e nationale et expert en cyber-criminalis­te auprès de la cour d’appel d’Aix-enProvence, le major Jean-Pierre Passemard met également l’accent sur la partie « investigat­ions ». Depuis , ce service a évolué naturellem­ent au gré des nouvelles technologi­es. « Il faut sans cesse s’adapter. C’est un monde où tout va très vite. » Récemment, une opération judiciaire a visé d’ingénieux pirates engagés dans une fraude à la formation. « Ils inondaient les boîtes mails d’entreprise avec des messages faisant état de formation obligatoir­e pour un montant de  euros. Évidemment, après paiement de ladite somme, il n’y avait pas de formation… ». Dans le collimateu­r aussi : le phreaking, l’attaque des réseaux téléphoniq­ues. Il s’agit notamment de détourner des lignes pour réaliser des appels à l’internatio­nal ou pour monétiser les appels. Seul indice : l’entreprise va constater une augmentati­on conséquenc­e de ses factures de téléphone, multipliée par , par , voire par  . « Il ne faut pas hésiter à venir porter plainte avec des éléments probants », précise le major Jean-Pierre Passemard.

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Le major J.-P. Passemard, responsabl­e du groupe contre la cyber-criminalit­é de la gendarmeri­e nationale.
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