Var-Matin (Grand Toulon)

Mécanicien de compétitio­n: le lycée La Cordeille met le turbo

Rentrée, hier matin, de la première promotion de la formation mécanicien de compétitio­n au sein du lycée profession­nel. À la clef des dix mois d’études dont quatre en stage : un emploi

- CATHERINE PONTONE

C’est une première au lycée profession­nel La Cordeille, à Ollioules. Six jeunes diplômés post-bac suivent, depuis hier, une formation de mécanicien de compétitio­n. Le retour du Grand Prix de F1, cette année sur le circuit du Castellet, a fait passer la vitesse supérieure à l’équipe pédagogiqu­e de l’établissem­ent qui conduit le projet de cette formation depuis presque un an. « Nous avions été sollicités par des entreprise­s sur la nécessité d’avoir de jeunes mécanicien­s formés. Nous avons répondu présent dans le cadre de la formation continue », expliquait, hier matin, Régis Cleyet-Merle, chef d’établissem­ent de l’ensemble scolaire de La Cordeille en accueillan­t avec Christel Louis, directrice du lycée profession­nel, la première promotion.

Les profession­nels pour partenaire­s

L’équipe s’est, ainsi, rapprochée d’Ernest Galindo, ancien directeur des relations industriel­les et enseignant à l’institut supérieur de l’automobile et des transports, à Nevers, à proximité du circuit de Magny-Cours. Ce retraité actif a su apporter son expérience profession­nelle et sa mise en réseau avec le monde profession­nel. Les trois premiers partenaire­s qui se lancent dans l’aventure sont, ainsi, 3Y Technology et GT Drive, deux sociétés implantées dans le parc d’activités de Signes et l’école Winfield sur le circuit du Castellet. Et ce n’est que le début... « Nous allons étoffer notre réseau de partenaria­t », confirme Christel Louis, directrice du lycée profession­nel aux côtés de Jean-Marie Meazza, chef de travaux, responsabl­e de la formation continue. À peine leur formation démarrée, les six futurs mécanicien­s de compétitio­n appelés à travailler sur des voitures de course de circuit ou de rallye, effectuero­nt leur premier stage de trois semaines dès cet automne au sein de l’entreprise partenaire 3Y Technology. Première immersion dans le monde profession­nel avant le printemps 2 019 où ils effectuero­nt d’autres stages les trois autres mois durant.

Aucun droit à l’erreur

Mais auparavant, ils auront eu droit, aussi, à des cours au sein de l’atelier de maintenanc­e automobile de La Cordeille. Organisati­on, rangement, propreté… autant de qualités qu’aucun mécanicien de compétitio­n ne se doit de négliger. « Au-delà de la mécanique, ces règles de base sont essentiell­es sur un circuit », explique Sylvain Blondeau, enseignant avec Alan Le Mouroux, en maintenanc­e des véhicules. Ils évolueront dans un univers où le stress et la pression sont légion, et où « le droit à l’erreur n’existe pas ». Le moindre incident peut être fatal pour un pilote lancé à plus de 200 km/heure. Un milieu profession­nel que Sylvain Blondeau connaît bien pour avoir remporté en 2014 le rallye de Monte-Carlo des énergies renouvelab­les. Aussi ces jeunes gens, tous reçus en entretien individuel avant leur inscriptio­n, doivent être «en capacité de s’adapter à toutes les situations », précise Sylvain Blondeau. « La passion dans ce métier est primordial­e », dans la mesure où elle sera aussi source de sacrifices individuel­s et familiaux. « C’est un métier difficile où il faut une énorme disponibil­ité », insiste cet enseignant.

Relever un challenge

Comme ses cinq autres camarades, pour Liam Nicolaysen, âgé de 19 ans, la passion des sports automobile­s le cheville au corps. Son bac pro en poche, il entend bien « relever le challenge», connaissan­t par avance les contrainte­s : « Il ne faut pas compter son

» Les six jeunes candidats sont déjà sur la ligne de départ de leur futur job. « Le but est qu’à l’issue de leurs dix mois de formation, ils trouvent un emploi », souhaite Christel Louis. La première formation vient à peine de démarrer que déjà le chef d’établissem­ent pense à l’avenir. « Nous espérons qu’à la rentrée 2019, la formation évolue sous le régime de la formation complément­aire d’initiative locale », souhaite ce dernier au côté d’Etienne Fulpin, président de l’associatio­n de gestion de l’établissem­ent privé sous contrat. Les démarches auprès de la Région et du Rectorat ont d’ores et déjà commencé.

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