Mécanicien de compétition: le lycée La Cordeille met le turbo
Rentrée, hier matin, de la première promotion de la formation mécanicien de compétition au sein du lycée professionnel. À la clef des dix mois d’études dont quatre en stage : un emploi
C’est une première au lycée professionnel La Cordeille, à Ollioules. Six jeunes diplômés post-bac suivent, depuis hier, une formation de mécanicien de compétition. Le retour du Grand Prix de F1, cette année sur le circuit du Castellet, a fait passer la vitesse supérieure à l’équipe pédagogique de l’établissement qui conduit le projet de cette formation depuis presque un an. « Nous avions été sollicités par des entreprises sur la nécessité d’avoir de jeunes mécaniciens formés. Nous avons répondu présent dans le cadre de la formation continue », expliquait, hier matin, Régis Cleyet-Merle, chef d’établissement de l’ensemble scolaire de La Cordeille en accueillant avec Christel Louis, directrice du lycée professionnel, la première promotion.
Les professionnels pour partenaires
L’équipe s’est, ainsi, rapprochée d’Ernest Galindo, ancien directeur des relations industrielles et enseignant à l’institut supérieur de l’automobile et des transports, à Nevers, à proximité du circuit de Magny-Cours. Ce retraité actif a su apporter son expérience professionnelle et sa mise en réseau avec le monde professionnel. Les trois premiers partenaires qui se lancent dans l’aventure sont, ainsi, 3Y Technology et GT Drive, deux sociétés implantées dans le parc d’activités de Signes et l’école Winfield sur le circuit du Castellet. Et ce n’est que le début... « Nous allons étoffer notre réseau de partenariat », confirme Christel Louis, directrice du lycée professionnel aux côtés de Jean-Marie Meazza, chef de travaux, responsable de la formation continue. À peine leur formation démarrée, les six futurs mécaniciens de compétition appelés à travailler sur des voitures de course de circuit ou de rallye, effectueront leur premier stage de trois semaines dès cet automne au sein de l’entreprise partenaire 3Y Technology. Première immersion dans le monde professionnel avant le printemps 2 019 où ils effectueront d’autres stages les trois autres mois durant.
Aucun droit à l’erreur
Mais auparavant, ils auront eu droit, aussi, à des cours au sein de l’atelier de maintenance automobile de La Cordeille. Organisation, rangement, propreté… autant de qualités qu’aucun mécanicien de compétition ne se doit de négliger. « Au-delà de la mécanique, ces règles de base sont essentielles sur un circuit », explique Sylvain Blondeau, enseignant avec Alan Le Mouroux, en maintenance des véhicules. Ils évolueront dans un univers où le stress et la pression sont légion, et où « le droit à l’erreur n’existe pas ». Le moindre incident peut être fatal pour un pilote lancé à plus de 200 km/heure. Un milieu professionnel que Sylvain Blondeau connaît bien pour avoir remporté en 2014 le rallye de Monte-Carlo des énergies renouvelables. Aussi ces jeunes gens, tous reçus en entretien individuel avant leur inscription, doivent être «en capacité de s’adapter à toutes les situations », précise Sylvain Blondeau. « La passion dans ce métier est primordiale », dans la mesure où elle sera aussi source de sacrifices individuels et familiaux. « C’est un métier difficile où il faut une énorme disponibilité », insiste cet enseignant.
Relever un challenge
Comme ses cinq autres camarades, pour Liam Nicolaysen, âgé de 19 ans, la passion des sports automobiles le cheville au corps. Son bac pro en poche, il entend bien « relever le challenge», connaissant par avance les contraintes : « Il ne faut pas compter son
» Les six jeunes candidats sont déjà sur la ligne de départ de leur futur job. « Le but est qu’à l’issue de leurs dix mois de formation, ils trouvent un emploi », souhaite Christel Louis. La première formation vient à peine de démarrer que déjà le chef d’établissement pense à l’avenir. « Nous espérons qu’à la rentrée 2019, la formation évolue sous le régime de la formation complémentaire d’initiative locale », souhaite ce dernier au côté d’Etienne Fulpin, président de l’association de gestion de l’établissement privé sous contrat. Les démarches auprès de la Région et du Rectorat ont d’ores et déjà commencé.