En état de manque, il met le feu à la geôle du commissariat de Fréjus
Le tribunal correctionnel de Draguignan a accédé hier aux revendications véhémentes de Nasrala Safer, 54 ans, en le condamnant à deux mois de prison avec mandat de dépôt à l’audience. «Je suis pressé d’être incarcéré pour avoir mes médicaments», hurlait-il dans le box, au comble de l’excitation. En l’occurrence, il réclamait à cor et à cri le produit de substitution destiné à combattre les effets du manque d’héroïne. Et ce n’est pas la cocaïne qu’il avait prise qui aurait pu l’apaiser.
Sorti de prison le mercredi
Sorti mercredi dernier de la prison où l’avait conduit sa trentedeuxième condamnation pour vol, il s’était rapproché d’une association de Fréjus. Outre un hébergement, il y disposait d’une aide pour retrouver une vie sociale. Mais tout s’est arrêté samedi, quand il a été arrêté par la police, soupçonné d’avoir volé un sac à main chez un couple de retraités de Saint-Raphaël. « Je n’ai rien à voir avec cette histoire. Le problème, c’est que j’étais habillé comme ce voleur. Puisque c’est comme ça, je vais me promener tout nu désormais. »
Il y retourne le lundi suivant
Nasrala Safer a été finalement relaxé pour ce vol, le sac à main n’ayant pas été retrouvé en sa possession, alors que le témoin qui avait pris le voleur en chasse affirmait ne pas l’avoir quitté des yeux. Le problème, c’est que pendant sa garde à vue, il avait mis le feu au matelas de sa geôle au commissariat de Fréjus. Il avait fallu évacuer ses voisins de cellule pour les mettre en sécurité. « J’ai mis le feu pour pouvoir aller à l’hôpital, pour avoir mon médicament de substitution. Mais ils ne me l’ont pas donné. » En défense, Me Céline Cesar a eu gain de cause en plaidant la relaxe pour le vol. Pour l’incendie, ces deux mois de prison supplémentaires portent à plus de 34 ans le temps de séjour de Nasrala Safer derrière les barreaux.