À la chasse aux frelons asiatiques
Le frelon asiatique ou frelon à pattes jaunes est arrivé en France en 2005. Champion de la prolifération, il est présent sur une grande partie de l’hexagone. La région Paca n’échappe pas à ces visiteurs ; sur la commune de plus en plus de particuliers y sont confrontés. Installé à Pierrefeu depuis plusieurs années, Joël (Action antiparasites) est appelé régulièrement: «Je suis intervenu sur mon premier nid de frelons il y a cinq ans. Depuis l’année dernière, j’ai constaté que les nids étaient plus nombreux et de plus en plus proches des habitations. Contrairement au frelon européen friand des conduits de cheminée, le frelon asiatique n’a peur de rien et ne se cache pas. Il est plus petit (environ 3 cm), plus actif, plus agressif et son dard est puissant. Il est capable d’envoyer du venin à distance sans piquer, c’est pour cela que nous nous protégeons le visage avec un masque. Les piqûres sont douloureuses et peuvent être mortelles». Si l’Européen peut se faire piéger par de la bière et de la grenadine, l’Asiatique, plus sobre, ne se laissera pas tenter. Essayer de tuer un nid avec les produits en vente libre sur le marché relève de l’impossible et l’attaquer de front à la Rambo peut se révéler très dangereux: «Seuls les professionnels sont habilités à intervenir».
Des produits à l’efficacité redoutable
Parmi les fournisseurs, la société AEDES, représentée par son commercial, Patrick Lefranc, a fait le déplacement à Pierrefeu pour un cas particulier, un nid perché dans un arbre à 25 m de hauteur, dans une villa du quartier Saint-Michel: «Jusqu’à 15/16 mètres nous pouvons intervenir avec une échelle et une perche. Audelà il y a la nacelle ou alors comme aujourd’hui, le fusil», explique André Bergese (AB traitement), un professionnel de La Motte. Sur place, l’équipe découvre un nid d’environ 70 cm pouvant contenir de 5000 à 8000 frelons. Difficile d’accès à cause des branches, le nid va être canardé de billes chargées de produit. « Nous utilisons des néonicotinoïdes qui vont attaquer le système nerveux des insectes et provoquer la paralysie». En ces temps où bio et protection de l’environnement sont de mise, ces produits très toxiques font mauvaise figure même s’ils sont d’une efficacité redoutable. Pour l’heure pas de bio dans l’air, mais des billes très efficaces qui « shootent » les indésirables sous l’oeil des propriétaires qui aimeraient bien que leurs hôtes disparaissent. «Les reines sont formées entre octobre et novembre, mais elles se cachent pour l’hiver. L’idéal est de détruire le nid avant », expliquent les professionnels qui qualifient cette année d’exceptionnelle. «Les interventions ont été multipliées par trois, le frelon asiatique s’étend à vitesse grand V».