Un bonus-malus pour lutter contre les contrats courts ?
Fabien Gay, sénateur PCF de Seine-SaintDenis, participera samedi à la fête des communistes du bassin cannois, salle Recroix au Cannet. Il y animera un débat sur la casse sociale, un sujet sur lequel il est intarissable.
Le remaniement à venir ? On nous amuse avec ça. En réalité, rien ne changera. Peu importent ceux qui seront appelés. La ligne suivie, massivement rejetée par les Français, ne changera pas. La classe politique et les journalistes devraient s’intéresser aux vrais problèmes : l’extrême droite aux portes du pouvoir au Brésil, le rapport du GIEC qui dit que si nous ne faisons rien, la température sera en hausse de , degré en . Je suis aussi préoccupé par les inégalités qui se creusent. Six millions de Français sont sans emploi, neuf millions dans la pauvreté et douze millions de foyers dans la précarité énergétique. Mais malgré le rejet de l’exécutif, la mobilisation sociale reste assez faible… D’abord, le rejet tient au fait qu’Emmanuel Macron n’a pas de majorité. Il a été élu avec % au premier tour. Son élection ne relève pas d’une adhésion, juste d’un rejet de l’extrême droite. Quand les coups pleuvent, rien n’est automatique. Mais des résistances s’amorcent partout. Il y avait ce mardi des dizaines de milliers de personnes dans la rue, on voit des mobilisations dans les hôpitaux, contre la fermeture des petites gares… Ces résistances sont éparses mais elles existent. Elles ont besoin pour se développer d’un débouché, d’une alternative à la politique d’Emmanuel Macron. C’est à nous de la construire.
Retarder un peu l’âge de départ à la retraite, n’est-ce pas inéluctable ? Mais pourquoi y a-t-il un allongement de la durée de vie ? Justement parce qu’il y a eu la retraite à ans, la réduction du temps de travail, le progrès médical et social. Si demain nous revenons en arrière, à vouloir retravailler comme nos arrière-grands-parents, comme certaines sociétés le permettent avec des chauffeurs qui font onze heures par jour sept jours sur sept, vous croyez que ceux qui vont y travailler vivront jusqu’à ans ? En outre, nous pouvons faire vivre notre modèle actuel en allant chercher l’argent où il est. Notre système est en déséquilibre parce que nous avons permis, depuis , des exonérations de cotisations patronales. L’argent existe dans ce pays, puisque milliards d’euros fructifient dans les paradis fiscaux. Si on en mobilisait ne serait-ce que %, nous aurions un modèle de retraite viable.
Le PCF aspire à incarner une alternative, mais la motion de votre direction actuelle vient, elle-même, d’être mise en minorité… C’est plus complexe que ça. Nous sommes un parti où il y a encore adhérents qui cotisent et où nous faisons vivre le débat. C’est autre chose qu’En marche ! Nous avons choisi un texte sur lequel nous allons débattre, jusqu’au congrès national. Il porte trois perspectives : redonner toute sa place au PCF, reconstruire la gauche, et avec elle un horizon de progrès social et écologique. On a un vrai débat de fond, dans un climat fraternel. Le gouvernement a dans ses cartons le projet de faire varier le taux de cotisation assurancechômage de , à % si les partenaires sociaux ne trouvent pas d’accord pour limiter les contrats courts, selon la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) qui a dénoncé, hier, « un bonusmalus mortifère pour l’emploi ». Selon les hypothèses qui ont été présentées au négociateur de la CPME, «%des entreprises seraient au bonus maximal et % au malus maximal ». Les très petites entreprises (TPE) – dont l’effectif est inférieur à salariés – ne seraient pas concernées. (IGPN), tout comme sa collègue Karine Roussy-Sabourin, ancienne procureure à la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris aujourd’hui en poste à la cour d’appel d’Aix, qui était sortie de garde à vue mardi.