Var-Matin (Grand Toulon)

Collision au large de la Corse: le dénouement

La houle aidant, les deux navires marchands, entrés en collision dimanche dernier, se sont enfin séparés. Reste à pomper les dernières nappes d’hydrocarbu­re avant qu’elles ne touchent la côte

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Après cinq jours « d’étreinte », le roulier tunisien Ulysse et le porte-conteneurs Virginia se sont enfin séparés jeudi soir vers 21 h 30. Sous l’effet de la houle, le navire Ulysse, qui avait inexplicab­lement éperonné le porteconte­neurs chypriote dimanche matin au lever du jour, a enfin retrouvé sa liberté. « En faisant bouger les deux coques, la houle a permis la séparation des navires. Pour éviter tout risque de suracciden­t, nous avons bien évidemment accompagné cette désincarcé­ration », a expliqué hier matin l’amiral du Ché, préfet maritime de la Méditerran­ée.

Tout pomper avant dimanche

À l’issue d’une expertise du Bureau Veritas, l’Ulysse, malgré sa proue complèteme­nt écrasée par le choc de la collision, a été jugé apte à la navigation. À son armateur désormais de décider dans quel port il ira se faire réparer. Le Virginia, lui, n’a toujours pas quitté son mouillage au nord du cap Corse. « Avant tout transit, les 100 m3 de fioul qu’il a encore dans sa soute n° 3 éventrée devront être pompés. Une opération à la charge de l’armateur », a insisté le préfet maritime. Si les deux navires marchands sont libérés, la crise n’est pas encore complèteme­nt réglée. La lutte contre la pollution continue. Pour l’heure, sous l’effet d’une météo favorable et des courants marins, aucune côte française ou italienne n’est menacée. « Mais après dimanche, on a moins de visibilité », a confié l’amiral du Ché.

L’addition pour les armateurs

Dix bateaux, spécialisé­s dans la lutte antipollut­ion et autres remorqueur­s, sont d’ores et déjà à pied d’oeuvre. Mais pour accélérer le pompage des nappes disséminée­s maintenant sur plus de 25 km, des moyens supplément­aires, notamment espagnols, devraient arriver sur zone. L’addition sera bien évidemment à la charge des armateurs et de leurs assureurs. Concernant les causes de l’accident, l’amiral du Ché est resté prudent. « Les enquêtes techniques, de la responsabi­lité de l’État du pavillon des deux navires impliqués, ont été lancées. À la demande des armateurs, le Bureau Enquête Accident des Affaires maritimes y contribue », s’est félicité le préfet maritime. Il a par ailleurs précisé que, «quarante minutes avant la collision, le sémaphore du cap Corse a contacté par radio le roulier tunisien. Un appel de routine concernant tous les navires en approche du dispositif de séparation du trafic maritime le long de la côte est de la Corse. L’Ulysse a bien répondu. Il y avait donc quelqu’un à la passerelle. »

 ?? (Photo Marine nationale) ?? La proue du roulier tunisien Ulysse garde les stigmates de la collision avec le Virginia survenue dimanche matin au large du cap Corse.
(Photo Marine nationale) La proue du roulier tunisien Ulysse garde les stigmates de la collision avec le Virginia survenue dimanche matin au large du cap Corse.

Newspapers in French

Newspapers from France