Var-Matin (Grand Toulon)

Vert, presque blanc et rouge!

Doublé italien sur le Roc Marathon avec le succès de Samuele Porro. Le vainqueur de l’édition 2015 s’impose devant son compatriot­e Michele Casagrande sur un parcours boueux comme jamais

- LAURENT SEGUIN

Il ne semblait pas franchemen­t préoccupé par l’état de sa tenue, Sébastien Carabin, hier midi sur la ligne d’arrivée du Roc Marathon. Et pour cause, rincé par quatre heures de course, lessivé par 82 kilomètres avalés tambours battants dans la boue, le Belge pensait sans doute qu’après tout, les lave-linge pouvaient bien prendre le relais. Mais puisque les machines à laver ne proposent pas encore de programmes pour vélos, son mécano semblait, de son côté, un brin plus inquiet. « Houlà, il y a du boulot », lançait d’ailleurs Benoît en regardant le VTT qu’il allait devoir nettoyer. Maculé de boue de la tête au pied, le coureur lui laissait là un engin recouvert de gadoue des roues à la selle. « Je n’avais jamais vu des franchisse­ments de rivières comme ça sur le Roc, expliquait le champion, comme pour justifier de l’état de sa machine. Ça changeait de ce que l’on connaît habituelle­ment ici. Le parcours était assez chaotique, il y avait des bourbiers et il fallait forcer pour rester sur le vélo. »

Porro: «Ça, c’était du vrai VTT ! »

Un constat évidemment partagé par Samuele Porro, arrivé quelques instants plus tôt et grand vainqueur de ce Roc Marathon. « C’était très difficile, il y avait beaucoup d’eau et à certains endroits, ça faisait comme des lacs », décrivait celui qui venait de signer un doublé après son succès ici même en 2015. « Mais c’était du vrai VTT! », se réjouissai­t l’Italien avant d’expliquer comment, avec son compatriot­e Michele Casagrande, il avait réussi à fausser compagnie au Belge, peu après l’ascension du fameux Bougnon. « J’ai parlé à Michele pour que l’on pousse tous les deux et que l’on creuse un écart, et c’est passé. » Oui, les deux Transalpin­s se sont fait la belle et après deux heures de course, au point de passage intermédia­ire, Casagrande et Porro possédaien­t un petit pécule de près de deux minutes sur Carabin. L’issue d’une victoire italienne sur le plus long parcours de la semaine ne faisait alors plus aucun doute, restait juste à savoir lequel allait l’emporter. Une hésitation qui a duré, car même quand le vainqueur a débouché seul en tête au bout de la ligne d’arrivée, il nous a fallu quelques secondes pour bien distinguer son maillot de champion d’Italie. «Le problème c’est pour le blanc», s’amusait Porro, manifestem­ent plus préoccupé par sa tunique que le coureur belge. Allez qu’il se rassure, les machines à laver le linge ne proposent peut-être pas encore de programme pour laver les vélos, mais ceux pour le blanc existent bien. Ah, les bonhommes et la lessive…

 ?? (Photos Philippe Arnassan) ?? Peu avant midi, l’Italien Porro est sorti vainqueur, en arrivant bien longtemps avant le dernier, qui aura mis près de  heures de plus.
(Photos Philippe Arnassan) Peu avant midi, l’Italien Porro est sorti vainqueur, en arrivant bien longtemps avant le dernier, qui aura mis près de  heures de plus.
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