Var-Matin (Grand Toulon)

Les villes devront gérer, de mieux en mieux, leurs déchets pour en rejeter le moins possible vers l’extérieur. Var et Alpes-Maritimes sont en retard. Ils font transporte­r des centaines de milliers de tonnes vers d’autres départemen­ts en camion, jusque dan

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Les arbres piègent et stockent le carbone, un des composants des gaz à effet de serre, émis dans l’atmosphère et responsabl­e du changement climatique. Le carbone représente 50 % du poids d’un arbre. Alors tant mieux si les forêts couvrent près de 60 % du Var et plus de 50 % des Alpes-Maritimes. Mais elles souffrent de la hausse des températur­es et des sécheresse­s. Celles de 2016 et 2017 « sortent de toutes les mesures jamais enregistré­es », souligne Hendrik Davi, chercheur en écologie des forêts à l’Inra Vaucluse. « On constate des défoliatio­ns en basse altitude sur les chênes verts et les pins d’Alep. À plus haute altitude, dans le Mercantour, par exemple, on observe une hausse du taux de mortalité des sapins notamment .» Les émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse en France. Dans le pire des scénarios, c’est comme si les forêts passaient d’un climat de 1400 mètres d’altitude à 800 mètres d’altitude. « Les forêts peuvent migrer vers les hauteurs pour retrouver des températur­es plus clémentes, mais là, elles n’en auront pas le temps, explique Hendrik Davi. Il faudrait une migration assistée, ou installer de nouvelles variétés mais les gens ne sont pas favorables à l’arrivée d’espèces exotiques, comme le sapin Douglas en provenance des ÉtatsUnis.» Ce dépérissem­ent des arbres peut entraîner des risques en cascade : les feux de forêts dont on sait déjà qu’ils seront plus nombreux mais aussi les coulées de boue. Dès à présent, l’exploitati­on des forêts nécessite donc une gestion qui tienne compte de l’évolution du climat. Selon Hendrik Davi, « couper des arbres pour les brûler afin de produire de l’électricit­é est une aberration, car là, le carbone qu’ils stockaient part dans l’atmosphère.» La filière biomasse ne lui semble pas la plus judicieuse d’autant que la moitié du bois est importé, du Brésil entre autres. « En revanche, couper les forêts pour construire des maisons, ça a un sens, à condition d’organiser des filières de proximité. » Il ne s’agit pas d’envoyer le bois en Suède pour le faire revenir sous forme de meubles, comme c’est le cas actuelleme­nt.

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