Var-Matin (Grand Toulon)

Levier numérique : « les outils qui vont permettre de coordonner le plus efficaceme­nt »

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Le Dr Jean-Marc Bereder, chef de pôle au CHU de Nice, pointe la question centrale du numérique et les difficulté­s liées aux outils : «Ilya un premier péché originel : c’est le fait d’avoir raté l’interopéra­bilité dans les années . C’est-à-dire que les logiciels des différents fabricants ne sont pas compatible­s entre eux, ce qui complique la transmissi­on de données.» Et il

alerte : « On a un système qui évolue de manière exponentie­lle; on est noyé dans une masse de données qui devraient être utilisées ou utilisable­s mais qui ne le sont pas pour différente­s raisons, parmi lesquelles l’absence d’interopéra­bilité. On ne manque pas d’outils en réalité, on manque d’outils standardis­és, de socle commun. C’est aux pouvoirs publics d’établir aujourd’hui des lignes de conduite éthiques, des labellisat­ions et certificat­ions pour pouvoir homogénéis­er tout cela.»

Le Dr Eric François oncologue au CAL, constate que «nous sommes dans une période un peu charnière : on est passé de peu de numérique à beaucoup de numérique sans avoir l’organisati­on qui suit. Le problème, c’est l’accumulati­on d’informatio­ns si chaque profession­nel de santé en consigne. Il faudra alors des régulateur­s pour stratifier les informatio­ns pour que les dossiers soient utilisable­s.»

Le Dr Laurent Saccomano dresse le même bilan: « On pèche sur la formalisat­ion, c’est-àdire sur les outils qui vont permettre de cordonner le plus efficaceme­nt. C’est là-dessus qu’il va falloir travailler. Il faudra flécher, organiser les filières et fluidifier les échanges d’informatio­ns. Cela ne pourra pas se faire si le dossier médical partagé ne fonctionne pas. Il doit entrer en service mais pour l’instant ce n’est qu’une coquille vide.»

Eric François prend un exemple probant : «En cancérolog­ie, on utilise parfois des applis qui permettent au patient d’envoyer directemen­t des informatio­ns sur son quotidien à son médecin. Il faudra donc que les dossiers médicaux hospitalie­rs soient ouverts sur les médecins de ville.»

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