Var-Matin (Grand Toulon)

Interview express « Un joli clin d’oeil »

Jean-Louis Campora, président de l’AS Monaco (1975-2003)

- RECUEILLIS PAR PH. C.

Votre regard sur l’officialis­ation de Thierry Henry au poste d’entraîneur de l’AS Monaco ? Ce retour est un joli clin d’oeil à l’histoire du club. L’ASM a vu passer tellement de grands joueurs qu’il est logique que le passé ressurgiss­e de la sorte. Quelles images gardez-vous de lui ? Thierry était un garçon bien élevé, toujours d’une grande correction. Il aimait plaisanter comme tous les jeunes de son âge, mais il savait être sérieux quand il le fallait parce qu’il voulait réussir. Il marchait sur les traces de Lilian Thuram ou Manu Petit. Sur le terrain, il nous a amené une certaine modernité. J’ai le souvenir d’un joueur exemplaire. Il avait pourtant fait le forcing pour partir... Quand vous avez des joueurs de ce talent, les grands clubs veulent les attirer et les nombreux agents veulent les séduire. Regardez Mbappé dont l’histoire ressemble à celle de Thierry, il est parti. Le foot est un éternel recommence­ment. Pensez-vous qu’il puisse réussir ? Il a tout pour devenir un grand coach : la connaissan­ce du football, l’intelligen­ce, l’expérience d’un top joueur. Je pense aussi que vivre le Mondial avec la Belgique l’a enrichi. Vous savez, ceux qui ont commencé à Monaco, comme Arsène Wenger, Claude Puel ou Didier Deschamps, ont réussi. L’ASM est une bonne échelle. Personne n’en tombe. Avez-vous, tout de même, été surpris par le départ de Jardim ? Oui. Il faut dire qu’on ne lui a pas facilité la tache. Lui demander, tous les ans, de jouer un rôle important en L et sur la scène européenne tout en vendant les meilleurs joueurs : avouez que c’est délicat. Ces deux dernières années, c’est grâce à son travail que l’ASM est restée en haut, pas grâce aux joueurs qui sont arrivés. Ils sont de plus en plus jeunes. Changer sans cesse une équipe est un risque. On peut se brûler. La preuve. Thierry Henry va-t-il redresser l’équipe ? Il va rompre le doute, la monotonie et l’inquiétude qui s’étaient installés à l’ASM. Aujourd’hui, pour lui, le plus important est la constituti­on de son staff. Il ne doit pas se tromper. Parce que gérer le quotidien d’une équipe, c’est mettre souvent les mains dans le cambouis.

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