Var-Matin (Grand Toulon)

Destremau : « Comme on commente le rugby »

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Sébastien Destremau prendra le départ de la e édition de la Route du Rhum le  novembre prochain à Saint-Malo. Le navigateur toulonnais est rentré de Lisbonne mercredi soir, jusqu’où il a convoyé Alcatraz It/FaceOcean, son bateau du grand large, avant que son frère ne prenne le relais jusqu’en Bretagne. Et a immédiatem­ent changé de casquette, puisque le garçon joue le rôle de consultant de luxe sur la finale du GC Racing Tour, où il commente les régates au micro jusqu’à ce soir. Mieux, ce journalist­e de formation les raconte. S’enflamme. Avec une aisance désarmante, un talent certain, et sa gouaille habituelle. Drôle, sans filtre, mais toujours très profession­nel. Au Mourillon, les spectateur­s massés sur la digue adorent.

Au milieu de cet emploi du temps chargé, vous avez donc accepté de participer à votre manière à cette compétitio­n.

J’ai longtemps hésité, parce que ça dépendait énormément d’où on en était de la préparatio­n du bateau pour la Route du Rhum. C’était la priorité. Donc je n’ai pas pu m’engager avant d’être sûr que tout était en ordre. J’ai pu dire oui il y a un mois.

Et vous semblez particuliè­rement à l’aise dans cet exercice...

(Il rit) Vous savez, c’est mon métier ! Commentate­ur de voile, c’est ce que j’ai fait pendant des années. Je retrouve les automatism­es, petit à petit. C’est vrai que partager ce qu’on voit avec le public, qui ne sait pas forcément trop ce qu’il se passe, qui est qui, en y mettant du coeur, de l’enthousias­me, ça me plaît beaucoup. Je pense qu’on peut commenter la voile comme on commente un match de rugby. La voile, ce n’est pas plus simple ou plus compliqué que le rugby, et c’est tout aussi beau. En France, la voile est très importante, mais elle souffre d’être mal expliquée.

C’est important de la rendre accessible au grand public ?

Oui, mais ça ne veut pas dire parler bêtement. Il y a un langage particulie­r, des mots particulie­rs. Mais après, il faut interpelle­r les gens, les intéresser. C’est mon rôle d’anticiper des situations pour attirer leur attention sur ce qu’il va se passer. Sinon, exactement comme pour un match de rugby, on regarde le spectacle, on trouve ça beau, mais si on ne comprend pas, ça s’arrête là. Il ne va pas y avoir l’enthousias­me qui va avec. Il faut que ça vive, qu’il se passe des trucs. Là, on le voit bien, d’ailleurs : le public applaudit, se retourne, rigole. C’est chouette !

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