Les futures halles font saliver en ville
Une certaine euphorie gagne le centre ancien depuis l’annonce de la prochaine réouverture du marché couvert, en sommeil depuis 2002. Chacun veut y voir un renouveau du commerce citadin
La charpente, les échafaudages et les tubes néon laissent penser qu’il y avait là, autrefois, un négoce florissant. Car au milieu des barrières Vauban, des carreaux de ciment et de la poussière, on devine un reste de halles commerciales. Aujourd’hui, en plein coeur de ville, la structure béton est laissée à l’abandon. Alentours, l’annonce de leur prochaine réouverture, fin 2020 (lire cicontre), a fait l’effet d’un soulagement. « Enfin ! », semble s’écrier le centre ancien d’une seule voix.
« Une vieille demande des riverains »
Sur le cours Paul-Lendrin, Maryse a le sourire léger. « Si j’ai peur de la concurrence ? Au contraire, ça fait vivre le centre », explique la maraîchère. « Comme avant !, pousse Jean-Luc, son voisin fromager. Ce n’est pas toujours mauvais, les vieilles idées ! » Place Vincent-Raspail, à quelques centimètres de la grille cadenassée, Catherine et Philippe évoquent leurs derniers souvenirs, « une dame qui vendait des produits asiatiques et peut-être un stand de produits corses ». Rue Alézard, les halles revivent dans les yeux d’Arlette, la pimpante patronne du Roger Bar. « Les halles, c’est formidable, s’illumine-t-elle. On est tous à fond. Vous savez, c’était la rue la plus passante du centre-ville avant. » Accoudé au comptoir, le président du comité d’intérêt local Besagnecoeur de cité sourit. « Les halles gourmandes, c’est une vieille demande des riverains, rappelle Denis Touverey. Ce sont ce type de projets qui leur redonnent de l’espoir. » Arlette est intarissable. « Pour faire les courses aux halles, ça venait de partout de La Garde, de La Crau, de Six-Fours…, énumère-t-elle. On gardait leurs paquets, et ils venaient se rafraîchir avant de rentrer. Audelà du commerce, les gens gardent du plaisir à se retrouver. L’ambiance, c’est très important. » Sur le zinc, les étals ou les comptoirs, on trace des perspectives tout autour du cours Lafayette. Michèle, du Comptoir des saveurs, se voit bien installer une terrasse sur la place, surtout qu’elle dispose d’une double ouverture à deux pas du lavoir et du Mont-dePiété. « Un café dans les halles ? Ça ne me dérange pas, surtout si c’est un bistrot », abonde la torrefactrice au savoir-faire artisanal.
Penser au stationnement
Michèle espère aussi que les locaux trouveront leur place dans la rénovation de la place, qui pour l’heure foisonne de locaux commerciaux inoccupés, ainsi qu’au sein du futur marché couvert. Derrière ses lunettes rondes, Denis,
lui, voit une continuité piétonnière se recréer entre la rue d’Alger et le cours Lafayette, via la rue d’Astour et les fameuses halles EstherPoggio, martyre de la Résistance. Sur le petit cours, Maryse se frotte les mains, avant de pointer le parking Peiresc. « Ce sera une réussite, présage-t-elle. À condition de penser à du parking gratuit ! »