À Toulon, le coût de la sécurité multiplié par quatre
Avant le tragique 14 juillet 2016 à Nice, les dépenses de la ville de Toulon pour la mise en oeuvre des mesures de sécurité autour des manifestations s’élevaient à 57500 euros. En 2017-2018 – d’été à été, c’est-à-dire sans tenir compte des régates du GC32, ni des fêtes de fin d’année –, ce montant était quasiment multiplié par quatre, atteignant près de 200000 euros et environ 20 % du budget alloué à l’événementiel. Le plus gros poste de dépense étant à attribuer aux prestations de gardiennage et de sécurité par des agents privés, suivi par les heures supplémentaires du personnel communal. Heureusement, explique Hubert Falco, le maire de Toulon, « la situation financière de la commune est saine, son taux d’endettement, très bas ». Autrement dit, la Ville assume ces dépenses supplémentaires grâce à sa santé financière et notamment en puisant dans son épargne. « Bien sûr, souligne le premier magistrat toulonnais, je demande à tous mes adjoints et conseillers municipaux de faire des efforts sur leurs budgets, sans que cela se fasse sur le dos du service public. Donc, jusqu’à maintenant, on fait face. » Y compris, martèle le maire, lorsqu’il s’agit de subventionner les associations qui, elles aussi, participent à la politique événementielle de Toulon. Si l’aide à ces structures avait été revue à la baisse entre 2014 et 2015, puis entre 2015 et 2016, elles sont reparties à la hausse l’an passé avec plus de 6,6 millions d’euros, au-delà même du niveau de 2014.
« Pas moins, pas plus »
Hubert Falco précise aussi avoir établi un plan de financement des manifestations culturelles jusqu’en 2020 qui permet de maintenir les événements existants. «Il n’y aura pas moins, mais il n’y aura pas plus », assène le maire de Toulon. Et d’insister: «Si on me demande un troisième feu d’artifice, ce sera forcément au détriment d’autre chose.» L’élu assure ainsi avoir déjà dit non à certaines propositions de son entourage. « Par exemple, on ne peut pas envisager d’être une ville d’arrivée du Tour de France.» Mais l’inquiétude d’Hubert Falco porte surtout sur l’avenir. Alors que l’État demande aujourd’hui aux collectivités locales de maîtriser leurs dépenses de fonctionnement, en limitant leur augmentation à 1,2 %, le maire de Toulon rappelle que les sommes dédiées à la sécurité sont justement imputées au budget de fonctionnement. « C’est la raison pour laquelle beaucoup de collectivités n’ont pas signé cette convention. Nous, nous l’avons fait. »