À La Seyne, une cellule «grands événements» gère la fête et la sécurité
Il a un budget de 500 000 euros et doit tout faire avec. La création des manifestations, mais aussi la sécurité qui va avec. « Soit 25 % du montant total», note Nicolas Bonnefoi, responsable de la programmation des grands événements pour la mairie de La Seyne. Anthony Civettini, adjoint au maire Marc Vuillemot délégué à l’économie et à l’événementiel, rembobine. « Il y a deux ans, nous avons décidé de séparer les festivités des gros événements que nous souhaitions programmer à l’année. » Sauf qu’il y a deux ans, la donne a changé. «L’onde de choc, on l’a reçue la première fois après l’attentat de Nice, en 2016, et l’apparition du nouveau modus operandi du terrorisme, reprend Nicolas Bonnefoi . Il a alors fallu prendre ce problème à bras-le-corps, alors qu’on n’y était pas préparé. » L’année suivante, les préfectures décident que, pour chaque grand événement, la mise en place d’une fan zone est nécessaire. « Ce qui revient à créer des ERP (établissement recevant du public, Ndlr) et quand il s’agit d’accueillir plus de cinq mille personnes, la législation française est l’une des plus draconiennes. »
« On est obligé de rogner »
Ainsi, en 2017, la ville de La Seyne n’a pas pu mener à bien sa programmation et a dû se « contenter» des manifestations autour des cent ans du pont transbordeur. 2018 est donc la première année, depuis longtemps, où les Seynois peuvent profiter de l’ensemble des événements prévus: le feu d’artifice du 14 juillet au parc de La Navale, celui du 18 août, assorti d’un spectacle ambulant, aux Sablettes, puis, en fin d’année, les animations autour de Noël. «Des moments qu’on ne peut plus enlever à la population, estime Nicolas Bonnefoi, surtout lorsqu’on a fait l’effort de redresser la tête d’une situation économique compliquée. » Mais des moments qui nécessitent aussi les dépenses de sécurité aujourd’hui indispensables. Pour y faire face, «on est obligé de rogner». Et surtout, on fait tout soi-même. Le service événementiel, grâce à divers agréments et formations, est en effet à même de construire ses animations, sans faire appel à des prestataires. Les feux d’artifice étaient ainsi totalement « made in La Seyne ». « Une chance inouïe, qui permet de tirer les coûts vers le bas », lance Anthony Civettini.
Des mesures adaptées aux territoires
N’empêche que ces 25 % du budget total dédié aux grands événements représentent « de l’argent qui n’apporte aucune valeur ajoutée et avec lequel on pourrait organiser d’autres événements », regrette Nicolas Bonnefoi. Pas que les édiles seynois rejettent l’importance des mesures de sécurité, assure Anthony Civettini, mais «on a les moyens de prendre nous-mêmes des mesures de sécurité, adaptée à notre territoire ». Il assure ainsi avoir fait trois propositions différentes pour sécuriser la zone des Sablettes à la préfecture… qui les aurait toute rejetées. Résultat: sur un budget total de 150 000 euros pour cet événement, 20 000 ont été déboursés rien que pour la rémunération de 46 agents privés sécurisant les accès de la fan zone ! Et puis, s’agace l’adjoint au maire de La Seyne, «nous souhaitons une égalité entre les territoires ». Sous-entendu: toutes les communes ne joueraient, selon l’élu, pas le jeu de la sécurité avec autant de rigueur. Or, «si ça ne se fait pas partout, pourquoi nous, deuxième ville du Var, on le ferait ! » Même s’ils le font.