Var-Matin (Grand Toulon)

À Hyères, des dizaines de milliers d’euros en heures supplément­aires et en matériels

- CAROLINE MARTINAT

Du personnel supplément­aire mobilisé lors de chaque manifestat­ion, des achats de nouveaux matériels : à Hyères, Fabrice Werber, directeur de la prévention et de la sécurité, chiffre assez précisémen­t le coût des mesures prises pour tenter de tenir à distance le risque terroriste. Dans une ville qui organise ou accueille chaque année environ quatre cents manifestat­ions, pour un total de cinq cents journées à sécuriser, ce coût n’est évidemment pas négligeabl­e. Premier constat : le budget de fonctionne­ment pour les agents du service animation a augmenté d’environ 20000 euros. « Il leur faut plus de temps pour aménager et sécuriser entièremen­t les lieux de manifestat­ions », indique Fabrice Werber. Côté matériel, le même montant a également été dépensé pour l’achat de barrières HERAS, des clôtures mobiles de deux mètres de haut utilisées pour barricader entièremen­t une fan zone.

Renforts privés

Le principal surcoût – 80 000 euros – est lié à la nécessité d’un recours accru aux dispositif­s de sécurité privée, des renforts mobilisés, selon les besoins, en complément de la police municipale. Ce sont aussi les heures supplément­aires effectuées par la police municipale qui font grimper la facture. Fabrice Werber estime ce montant entre 20000 et 30000 euros. S’y ajoutent des dépenses de matériel : la police municipale s’est dotée de barrières anti-véhicules béliers et d’un camion adapté à leur mise en oeuvre pour un montant total de 40 000 euros. Les agents ont également été équipés de caméras nomades : « C’est un coût de 10000 euros, et cela nous permet de mettre en place une sorte de vidéosurve­illance sur les manifestat­ions, quand il n’y a pas de caméras fixes… »

Encore plus difficile sur les îles

Les manifestat­ions les plus difficiles et coûteuses à sécuriser ? « Les marchés de Noël, d’abord parce qu’ils durent longtemps et parce qu’ils nécessiten­t une fan zone avec des entrées limitées et contrôlées… » Les manifestat­ions sur les îles entrent aussi dans cette catégorie : « C’est une difficulté particuliè­re à laquelle la commune est confrontée. Une manifestat­ion sur les îles nécessite parfois des moyens nautiques. Il faut envoyer des agents qui vont manger et dormir sur place. À chaque fois ce sont des coûts supplément­aires. » Voilà pour le coût lié à l’organisati­on des manifestat­ions. «Mais ce n’est pas le seul volet qui a engendré des dépenses supplément­aires pour limiter les risques d’attentat: on a aussi installé des alarmes dans les écoles et rehaussé leurs clôtures. La liste des dépenses est encore longue. » Malgré ces contrainte­s Hyères n’a pas annulé de manifestat­ions pour raison de sécurité. «On a modifié des organisati­ons, notamment sur les épreuves sportives, détaille Fabrice Werber. Par exemple, on ne laisse plus se dérouler une course à pied sur une voie en partie ouverte à la circulatio­n automobile. »

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Valérie Le Parc) La police municipale hyéroise s’est dotée de barrières anti-véhicules béliers et d’un camion adapté à leur installati­on.(Photo

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