Var-Matin (Grand Toulon)

De Téhéran à Toulon, l’itinéraire à succès de Zagros

Cet étudiant en art et design de 33 ans a décroché le prix Start Point Prize qui récompense un nouveau talent. Exposition­s en vue... mais le visa de cet Iranien expire bientôt

- F. DUMAS

Zagros Arash Mehrkian a beaucoup de chance… et beaucoup de talent. Étudiant à l’école supérieure d’art et de design de ToulonProv­ence-Méditerran­ée, il est l’heureux lauréat du Start Point Prize 2018 qui récompense un projet artistique majeur. Début de carrière prometteur pour cet Iranien de 33 ans, Toulonnais d’adoption depuis 2012. « J’ai quitté l’Iran car, profession­nellement, c’était difficile et les perspectiv­es étaient limitées. Je travaillai­s comme journalist­e photograph­e dans une agence de presse mais l’envie de partir en France a été plus forte. Quand j’ai réussi à obtenir un visa, je me suis envolé sans regret !». Zagros a le sourire quand il parle de Toulon et de ses premiers pas dans le Var : « Je parlais très mal Français mais, grâce à mes colocatair­es, j’ai appris petit à petit. L’année de mon arrivée, j’ai passé le concours pour entrer à l’école d’art et de design de Toulon et j’ai été admis. L’horizon s’ouvrait enfin pour moi », raconte-t-il. Ensuite, tout s’est accéléré pour ce Toulonnais d’adoption, brillant étudiant et artiste en devenir.

 écoles en compétitio­n

Le prix Start Point Prize vient donc à point nommé. Il distingue le jeune diplômé d’une école supérieure d’art européenne. Cette année, 28 écoles de 14 pays différents de l’Union étaient en compétitio­n.

Expo à Toulon bientôt si…

Autant dire que Zagros a éliminé, sans le vouloir, de nombreux prétendant­s au prix. « J’ai présenté un projet artistique vidéo. Dans mon travail, j’aime mêler la photograph­ie, les performanc­es et les installati­ons pour créer un univers complet », ajoute-t-il dans le quartier du Pont-du-Las où il vit actuelleme­nt. Le lauréat toulonnais va profiter à présent d’une résidence d’artiste de deux mois à Prague avec publicatio­n d’un ouvrage sur son travail. Une exposition sera ensuite présentée à Amsterdam, Anvers et Toulon. « Pour moi, tout ça est inespéré mais mon visa expire le mois prochain », avoue-t-il. « S’il n’est pas renouvelé je ne pourrais pas concrétise­r cette chance unique qui s’offre à moi ». D’autant qu’en théorie, il présentera, début 2019, son travail à la galerie G de La Garde et à l’Annexe de Toulon en mars. La ville doit donc garder « son » artiste près d’elle. Lola, la concubine de Zagros, aussi ! Ils vivent et travaillen­t ensemble non-stop. Zagros croise donc les doigts pour rester sur le sol français avec nous. On les croise avec lui.

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(Photo DR) Zagros travaille et vit à Toulon. Très loin de son Téhéran natal.

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