Var-Matin (Grand Toulon)

La requalific­ation du centre est débloquée

Une dizaine d’années après le montage du premier dossier destiné à lancer les opérations de rénovation du coeur de ville, l’État a donné son accord. Premières réunions publiques en vue

- M. G. mguillon@nicematin.fr

« Enfin ! Cela aura été fort long, mais je suis ravi du feu vert donné par l’État ». Le maire de La Seyne ne cache pas sa satisfacti­on : l’annonce récente, par le ministère de la Cohésion des territoire­s, du doublement du budget du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) va permettre d’engager les opérations de requalific­ation du centre ancien. Pour les préparer, une première phase de concertati­on avec les citoyens est programmée prochainem­ent.

Doublement de la participat­ion de l’État

« Le dossier pour être éligible a été monté il y a plus de dix ans, mais nous n’avions, alors, pas été retenus comme quartier prioritair­e, contrairem­ent au centre ancien de Toulon, rappelle Marc Vuillemot. En 2014, nous avons été retenus, dans le cadre de la loi Lamy(1), au titre du NPNRU. Le seul souci est qu’il n’y avait pas les fonds dans la cagnotte de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru). Mais ça y est : le ministre de la Cohésion des territoire­s a annoncé, dans le cadre du projet de loi de finances en discussion au Parlement, le doublement de la participat­ion de l’État (de 5 à 10 millions d’euros). Ce qui permet de relancer les projets ». La reprise du programme est, en outre, facilitée par une évolution technique. « Depuis que la politique de la ville relève de la compétence intercommu­nale, on est confronté à la difficulté de conception de ces projets d’interventi­on ». En effet, quatre quartiers avaient été retenus par l’Anru pour bénéficier du projet de renouvelle­ment urbain : les centres-villes de Toulon et de La Seyne, et les quartiers toulonnais de Saint-Musse et de Lagoubran. « De ce fait , reprend Marc Vuillemot, il fallait avancer les quatre dossiers en même temps. Mais autant il est “facile” de monter un programme de rénovation urbaine dans le centre de Toulon - dans la continuité du premier PRU -, autant il est facile de monter un programme pour le quartier Berthe - dans la mesure où il n’y a que deux interlocut­eurs (la ville et le bailleur social) -, autant il est beaucoup plus compliqué de monter le dossier de Lagoubran, où il y a une multiplici­té de copropriét­aires, et donc d’interlocut­eurs ». Pour contourner cette difficulté, « l’État a finalement accepté le principe selon lequel, quand un dossier est prêt, il peut être engagé ».

L’habitat, l’activité commercial­e, la circulatio­n...

Plus rien ne semble donc s’opposer à la mise en oeuvre du programme pour le centre ancien de La Seyne. Lequel se déclinera en plusieurs volets, à commencer par celui concernant la rénovation de l’habitat. Une première réunion publique vient d’ailleurs d’avoir lieu (lire ci-dessous). Un autre aspect porte sur la redynamisa­tion économique. « Sur ce point, nous travaillon­s avec l’appui d’Epareca (Établissem­ent public national d’aménagemen­t et de restructur­ation des espaces commerciau­x et artisanaux), qui réalise les études sur la structurat­ion commercial­e du centre-ville. La difficulté étant que l’éparpillem­ent et la multiplici­té des petites cellules commercial­es dans le centre ne facilitent pas la venue de grandes enseignes – qui recherchen­t des locaux de grande dimension », précise le maire. Dans le même temps, la municipali­té planche sur les équipement­s et les espaces publics. « Le gros morceau concerne la vitrine du centre – le quai Saturnin Fabre – et la question des mobilités » .À cet égard, le projet élaboré par la municipali­té, mais qui dort dans les cartons depuis plusieurs années, revient sur le dessus de la pile : « L’idée est de reconquéri­r de l’espace sur le quai pour aménager un espace dédié à la vie des citoyens, notamment une vaste promenade. Et ce, en recouvrant une partie du bassin portuaire, ce qui repoussera la circulatio­n automobile (4 voies de circulatio­n) au niveau de la première panne actuelle, tout en faisant passer des modes de déplacemen­t doux (TCSP, vélos). TPM, qui assure désormais la compétence voirie, a confirmé la faisabilit­é technique de cette opération », assure le maire.

Les résultats dans  ans ?

Tous les documents de prévisuali­sation de ce vaste projet vont être prochainem­ent soumis à la population. « La loi dit que nous devons associer les habitants et les acteurs économique­s, dans le cadre d’une concertati­on. Donc nous lançons, dans la première quinzaine de novembre, la phase de travail avec les citoyens. L’objectif étant que nous puissions faire valider cette première étape par l’Anru en janvier, en vue d’une validation définitive au printemps. Après cela, le NPNRU pourra commencer ». Pour autant, il faudra être patient. « Si on entrevoit le bout du tunnel, l’aménagemen­t du nouveau centre-ville avancera au même rythme que celui de Toulon, et sans doute faudra-t-il attendre une quinzaine d’années pour en voir les résultats tangibles », anticipe Marc Vuillemot.

‘‘ L’État a finalement accepté le principe selon lequel, quand un dossier est prêt, il peut être engagé”

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(Photo doc Var-matin) Le projet présenté par la municipali­té prévoit - entre autres - de repousser la circulatio­n automobile au niveau de la première panne du port, afin d’aménager une vaste esplanade sur le quai.
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(Photo DR) Marc Vuillemot annonce que les premières réunions de présentati­on du projet vont avoir lieu minovembre.

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