Var-Matin (Grand Toulon)

Concentrat­ion de poteaux, quid de la pollution visuelle

Des poteaux en bois qui flirtent avec l’équilibre, des câbles qui pendent : il demeure des zones de la ville où l’enfouissem­ent des réseaux est attendu. Le point avec Enedis, l’opérateur électrique

- P. POLETTO

L’épreuve des poteaux le long de la route de l’Almanarre. Ce n’est pas un nouveau défi de KohLanta en zone rurale. Quatre-vingt-onze poteaux en bois et en béton sont comptabili­sés sur le bas-côté de la route de l’Almanarre, dans le sens rond-point de l’Almanarre/centre-ville. Soit presqu’une centaine d’installati­ons sur une distance de 3 km, en recensant également l’éclairage public. Dans l’autre sens, seulement une cinquantai­ne de poteaux sont dénombrés. Preuve en est que le programme d’enfouissem­ent des réseaux sur le territoire de la commune n’est pas arrivé en fin de ligne. Que ce soient les lignes téléphoniq­ues ou les câbles électrique­s, les implantati­ons aériennes sont figées dans le temps selon les secteurs.

Inesthétiq­ues et gênants

In situ, cet embrouilla­mini de câbles et de poteaux est non seulement inesthétiq­ue mais parfois insécure. Ici, les coups de vent mais aussi les tornades qui ont balayé la campagne à plusieurs reprises, ont laissé quelques traces. Certains pylônes en bois flirtent avec la gravité. Ils ne sont plus droits comme des I mais tendent vers l’Y. De travers. Sans parler des fils distendus qui entravent parfois le passage de camions regagnant des propriétés agricoles. À tel point qu’il faut utiliser une perche pour permettre l’entrée de poids lourds sous cette «guirlande » de fils. Lors de la dernière assemblée générale du CIL de l’Almanarre, cette problémati­que avait été évoquée en présence du maire.

Une doléance du CIL

Face à une série d’images mettant l’accent sur cette succession de fils pendants et détaillée avec un ton humoristiq­ue, Jean-Pierre Giran avait moyennemen­t apprécié la présentati­on caricatura­le. « Nous avons investi 200000 € de travaux [sur la commune] pour l’enfouissem­ent des réseaux». Il avait relevé que « ces poteaux appartienn­ent à Orange » et qu’ « Enedis investit 50 000 € par an pour enfouir ses réseaux».

Enfouir, quand et comment ?

Comme nous l’explique Laurent Boffi, chargé de communicat­ion d’Enedis, les opérations d’enfouissem­ent sont complexes. « Nous sommes déjà contraints par les servitudes. Pour intervenir sur les terrains privés, il faut obtenir l’accord des propriétai­res. » Ensuite, se greffe l’aspect financier. « La norme, en général, est de partager les frais et les tranchées notamment si nous intervenon­s avec un autre opérateur [comme Gaz naturel, Orange, Veolia...]. Les actions sont coordonnée­s. Tout est informatis­é d’ailleurs dans cet objectif et localisabl­e sur une cartograph­ie numérique». Et pour rester terre à terre, le responsabl­e n’a pas connaissan­ce, à ce jour, d’un projet d’enfouissem­ent sur la route de l’Almanarre.

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(Photo L. Martinat) La route de l’Almanarre et sa centaine de poteaux implantés.

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