Var-Matin (Grand Toulon)

Rudy Ricciotti sur le gril de la justice à Toulon

Le célèbre architecte est jugé à Toulon pour des infraction­s liées au chantier de rénovation de sa propriété voisine du parc national des Calanques à Cassis. Il plaide la bonne foi

- ERIC MARMOTTANS emarmottan­s@nicematin.fr

Rudy Ricciotti, l’architecte connu pour avoir conçu le Mucem à Marseille ou le musée Cocteau à Menton, comparaît depuis hier matin devant le tribunal correction­nel de Toulon. Le sexagénair­e est poursuivi pour des infraction­s aux règles d’urbanisme et l’emploi de travailleu­rs sans papiers sur le chantier de sa propriété à Cassis dans les Bouches-duRhône. Rudy Ricciotti a acquis cette propriété, dans un site classé aux portes du parc national des Calanques, en novembre 2010. «J’ai respecté la doctrine du Parc », se défend l’architecte minimisant la nature des travaux réalisés jusqu’en 2013, sans aucune démarche administra­tive préalable.

Un chantier de  euros

Le prévenu décrit des « travaux de réparation, un travail de redistribu­tion de l’intérieur » quand les services de l’État y voient un chantier soumis à déclaratio­ns et/ou permis de construire. « J’ai agrandi une fenêtre, j’ai supprimé un horrible faux pigeonnier sans pigeon, j’ai abattu six arbres parce qu’ils étaient malades… » Les débats portent notamment sur l’extension ou non de la surface habitable de la propriété (environ 460 m2) qui comprend plusieurs dépendance­s, telles qu’un garage dont le toit a été végétalisé et la porte remplacée par une baie vitrée. Quant aux soupçons de recours au travail dissimulé, Rudy Ricciotti plaide la bonne foi, soulignant n’avoir pas lésiné sur la dépense des frais de main-d’oeuvre, en confiant le chantier – plus de 720 000 euros (avec l’achat des matériaux) – à un profession­nel du bâtiment.

« Un génie de la maçonnerie»

«Ça ne m’est pas venu à l’idée de vérifier si les ouvriers étaient salariés.» L’architecte reconnaît tout au plus avoir fait preuve de «légèreté» en faisant confiance à cet intermédia­ire varois. «Je le connais depuis trente ans, c’est un génie de la maçonnerie.» Ce Seynois, dont les deux propriétés situées dans le hautVar ont été saisies dans le cadre de cette affaire, figure sur le banc des prévenus (1). Il est notamment poursuivi pour des chantiers de travaux réalisés dans l’ouest-Var, avec des ouvriers non déclarés, dont certains sans papiers. Le tribunal devrait l’interroger aujourd’hui, avant de laisser la parole au procureur et aux avocats.

1. Au total, cinq personnes ont été renvoyées devant le tribunal dans cette affaire « à tiroirs » dont un Bandolais, soupçonné d’avoir usurpé le titre d’architecte, et deux proches du maçon seynois poursuivis pour leur participat­ion aux faits reprochés à celui-ci.

 ?? (Archive N.-M.) ?? En , des travailleu­rs non déclarés avaient été appréhendé­s lors d’un contrôle anti-fraude sur le chantier de rénovation de sa propriété de Rudy Ricciotti, qui n’a pas jugé nécessaire de signaler ces travaux.
(Archive N.-M.) En , des travailleu­rs non déclarés avaient été appréhendé­s lors d’un contrôle anti-fraude sur le chantier de rénovation de sa propriété de Rudy Ricciotti, qui n’a pas jugé nécessaire de signaler ces travaux.

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