La colère des Hyérois
Lors d’une conférence de presse, le maire Jean-Pierre Giran a dénoncé une approche « presque médiévale d’un sujet fondamental » face à la pollution qui atteint les îles et les plages
« Si la pollution aux hydrocarbures avait eu lieu en août devant le fort de Brégançon, l’État n’aurait pas attendu 9 jours pour déclencher Polmar. » Jean-Pierre Giran, le maire d’Hyères, n’a pas manié la langue de bois, hier, lors d’une conférence de presse. Entouré par plusieurs acteurs du dossier (1), le magistrat a évoqué « une approche presque médiévale d’un sujet fondamental comme la protection de l’environnement ».
Biodiversité en péril
Bref retour en arrière. Le 7 octobre, au large du cap Corse, deux navires entrent en collision. Le lendemain, François de Rugy, ministre de l’Environnement, parle d’une « situation maîtrisée ». Tout semble sous contrôle. Sauf que les premières traces de pollution vont être constatées neuf jours plus tard sur les plages du golfe de Saint-Tropez. Il ne faudra pas attendre 48 heures pour que la pollution atteigne les eaux hyéroises et le sanctuaire écologique du Parc national de Port-Cros. Pour l’élu hyérois, s’il est « hors de question de mettre en cause les services de la préfecture du Var, des questions se posent ». Et de s’interroger sur le suivi de l’événement : « Je ne vois pas beaucoup de drones, d’avions, de matériels de types nouvelles technologies intervenir sur ce phénomène qui met en péril la biodiversité .» Le premier magistrat énumère l’évolution de la situation. L’arrivée des premières galettes polluantes le 18 octobre à Porquerolles, notamment sur Notre-Dame, l’une des plus belles plages d’Europe puis à la Courtade le 19 octobre. Le 20, la pointe blanche, l’île de Bagaud sont souillées. Dimanche, la plage Lequin à Porquerolles et le site remarquable de l’Almanarre sont fermés au public, la plage du tombolo étant rouverte hier. Ce lundi, c’était au tour du port de l’Ayguade sur l’île du Levant d’être touché. Sur le terrain, plus d’une cinquantaine de personnes s’activent depuis jeudi, qu’ils soient agents communaux, bénévoles des CCFF ou de la Protection civile de Brignoles. « On se borne à constater les dégâts et à réagir avec nos moyens. Et avec le soutien de la Métropole TPM. », regrette le maire Jean-Pierre Giran. 1. Étaient notamment présents Mmes Audibert, adjointe aux ports et aux plages, Montfort, présidente du Parc national de Port-Cros, ainsi que des représentants de la Métropole TPM et de la LPO.