Var-Matin (Grand Toulon)

Fissures dues à la sécheresse : comment se faire indemniser

De nombreuses villes ont été reconnues en état de catastroph­e naturelle suite aux épisodes de sécheresse de 2017. Des habitation­s présentent notamment des fissures dues à ce phénomène

- PIERRE-MICKAËL AYI pmayi@nicematin.fr

Le manque de pluies dans le Var, notamment durant l’année 2017, avait eu de lourdes conséquenc­es sur les habitation­s. Plusieurs fissures avaient été constatées dans les maisons. Laissant les résidents désemparés face à l’ampleur des travaux. Le retrait-gonflement des argiles est la deuxième cause d’indemnisat­ion, après les inondation­s. Pour se rendre compte de son ampleur, un chiffre: 6 milliards d’euros. C’est le montant qui a été dépensé entre 1990 et 2013 pour indemniser les propriétai­res et limiter les désordres liés à ce phénomène.

D’où provienenn­t les fissures ?

Le retrait-gonflement des argiles, voilà d’où proviennen­t les fissures qui lézardent les murs. Cette manifestat­ion est prise en charge depuis 1989 par la procédure de catastroph­e naturelle, qui vient d’être déclenchée pour plusieurs communes varoise (lire ci-dessous).

Ce qu’il se passe

En cas de sécheresse, les sols argileux se rétractent, puis « regonflent » quand l’humidité revient. Un peu comme une éponge. Problème: « Le béton ne supportant pas les torsions, il casse entraînant un mouvement des structures qui peuvent casser à leur tour », analyse Nicolas Gobron, ingénieur géologue à Carcès.

Comment prévenir les fissures ?

Pour éviter le retrait-gonflement, il faut d’abord se renseigner. Des cartes départemen­tales d’aléa sont élaborées par le Bureau de recherches géologique­s et minières (BRGM). Pour plus de précisions, il est également conseillé d’avoir recours à des études. « Quand on achète un terrain et qu’on envisage d’y construire, il ne faut pas faire l’économie d’une étude », estime Nicolas Gobron. « Cela coûte dans les 1 500 euros et selon ce qu’on découvre, on peut envisager de déplacer le projet de quelques mètres pour éviter une zone instable. »

Comment les réparer ?

Les profession­nels ont plusieurs méthodes à leur dispositio­n pour réparer les dégâts causés par le retrait-gonflement. Il est possible par exemple de reprendre les fondations en sous-oeuvre en coulant du béton, ou encore d’injecter de la résine expansive pour consolider le terrain. On peut également avoir recours à un micropieu pour mieux assurer l’ancrage. Il faut savoir que ces réparation­s peuvent s’avérer très coûteuses.

Comment se faire indemniser ?

La reconnaiss­ance de l’état de catastroph­e naturelle est primordial­e dans la procédure de remboursem­ent par les assurances. Pourquoi? Parce que le sinistre ne revêt pas le caractère accidentel nécessaire à la mise en oeuvre des garanties de contrat d’assurance habitation. En cas de publicatio­n de l’arrêté dans un délai maximum de dix jours, il faut faire parvenir une copie de l’arrêté, mais aussi une copie de votre première déclaratio­n : un dossier regroupant des lettres décrivant les dégâts, et des photos datées. Il revient désormais aux personnes concernées par le phénomène de procéder aux déclaratio­ns de sinistres auprès de leur assureur, et ce dans les délais fixés par l’article A125-1 du code des assurances à savoir dans les dix jours suivant la publicatio­n de cet arrêté interminis­tériel (datée donc de ce 22 octobre).

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