Des propos rassurants sur l’avenir de la maternité
Le devenir de la maternité de l’hôpital a de nouveau été abordé au conseil municipal. Le maire a fait part d’un entretien rassurant avec le délégué varois de l’Agence régionale de santé
Jean-Michel Eynard-Tomatis, conseiller d’opposition (RN) et ancien président de la commission médicale de l’hôpital d’Hyères, a remis sur la table du conseil municipal la question du devenir de la maternité. Ses questions directes ont eu l’heur d’agacer le maire, Jean-Pierre Giran. Extraits : « Avez-vous l’intention d’attendre, sans sourciller, que les décisions intransigeantes et irrévocables de l’Agence régionale de santé (ARS) tombent sur le centre hospitalier pour ensuite proposer à l’opinion publique, en réaction, la démission collective du conseil municipal, comme l’ont fait un certain nombre d’élus de l’Indre dont on vient de fermer la maternité ? Ou bien pensez-vous jouer un rôle particulier, en partenariat ou pas avec le directeur du centre hospitalier, afin d’infléchir peut-être les décisions de l’ARS ? » Le maire d’Hyères a répondu : « Je le dis et le redis, vous développez des inquiétudes et c’est la pire des choses pour entretenir un destin funeste. »
« Comment imaginer qu’Hyères ferme ? »
Expliquant avoir eu une conversation téléphonique avec Sébastien Debeaumont, délégué départemental de l’ARS, le maire a étayé sa démonstration. « Le schéma régional de santé a effectivement mis en réflexion le devenir des maternités de Saint-Tropez (hôpital de Gassin, Ndlr) et Hyères, sans les nommer. Je rappelle que Saint-Tropez compte 400 naissances par an et Hyères entre 800 et 950. Ces chiffres me font penser que l’une est plus en danger que l’autre. M. Debeaumont a été affirmatif en disant qu’il ne peut y avoir aucune maternité entre Toulon et Fréjus. Si Saint-Tropez ferme, ce dont je ne peux me réjouir, on peut attendre qu’au moins la moitié des 400 naissances viennent à Hyères. Cela accroît le potentiel de la maternité de notre hôpital. Car comment imaginer qu’Hyères puisse fermer plutôt que Saint-Tropez, avec deux fois plus de naissances ? » Le délégué de l’ARS a dit qu’il suggérerait aux experts de rencontrer M. Giran, celui-ci ayant « la volonté de vendre les arguments de la commune ». Comme l’accroissement de la population consécutif aux programmes immobiliers en cours. Le maire a repris : « Avec le directeur de l’hôpital M. Perrot, nous avons une stratégie partagée : préserver absolument le site de la maternité, et cela passe par une mutualisation de services, qui est déjà à l’oeuvre, car c’est le meilleur moyen d’être efficace. Les médecins de l’hôpital Toulon - Hyères doivent avoir des horaires de service à Toulon et à Hyères. » M. Eynard-Tomatis a fustigé le schéma régional de santé 2018-2023, publié le 8 octobre, « des plus flous, des plus ambigus et sujet à toutes les interprétations. »« Une seule chose est sûre, selon lui, c’est la réduction de quatre à trois services de gynécologie-obstétrique dans le Var ». L’ARS se dit en attente du rapport d’expertise de la maternité de Saint-Tropez avant d’annoncer sa décision. Assurant que l’hôpital d’Hyères « ne va pas si mal que ça quand on le compare aux autres», Jean-Pierre Giran a fait remarquer le recrutement de « quatre ou cinq médecins, notamment des chirurgiens, dans les prochaines semaines. On peut se désoler de la situation de l’hôpital, ses 4 M€ de déficit, mais elle est bien inférieure à celle d’hôpitaux de Marseille et même dans le Var. »
La volonté d’un nouvel EHPAD
Toujours interrogé par M. Eynard-Tomatis, le maire a confirmé qu’une estimation des Domaines avait été demandée pour la vente du centre de gérontologie du Riondet (ancien hôpital). « Je connais la valeur de ce bâtiment, l’un des plus beaux d’Hyères. Mais l’intérieur est passablement dégradé. Une vente allégerait la facture d’un nouvel EHPAD. Car notre souhait est de construire un nouvel établissement, neuf et digne, pour l’accompagnement des personnes en fin de vie. »