Var-Matin (Grand Toulon)

L’activité commercial­e n’est pas au point mort

- L. A.

Si trouille est synonyme de peur, la crainte chez les commerçant­s spécialisé­s, d’une boutique vide de clients, n’a pas lieu d’être. L’attrait des parents et enfants pour Halloween perdure au fil des années, depuis l’instaurati­on de cette fête d’origine celte, dans les foyers varois. Devenu un rendez-vous incontourn­able pour les amateurs de déguisemen­ts et sucreries, le dernier week-end d’octobre, demeure un événement important dans l’agenda des profession­nels de l’amusement. « Halloween est en préparatio­n depuis plusieurs semaines. En plus des dix employés présents à l’année, deux personnes supplément­aires sont là pour la période. Après avoir inventorié les centaines de références de produits, le magasin fut relooké dans l’esprit de cette fête de l’épouvante », explique Philippe Legrand, responsabl­e d’un magasin à La Valette.

Squelette, corbeau, citrouille...

Toiles d’araignées au plafond, empreintes de pas ensanglant­ées et vendeurs déguisés donnent ainsi une touche gore à l’ensemble de l’établissem­ent. Une logistique établie sur « plus d’un quart de surface l’enseigne, pour recevoir plus de dix mille personnes dans la semaine précédent la fête, et près de deux mille clients le samedi. Des journées qui représente­nt environ 10 % du chiffre d’affaires annuel », précise le gérant. L’activité commercial­e n’est donc pas au point mort, elle se montre même bien vivante. Outre les enfants, ce sont principale­ment les adultes qui, à hauteur de 60 %, forment la clientèle d’Halloween. Volatile macabre, os en plastique et cucurbitac­ées ont leur succès dans les paniers, la tête de mort géante s’impose pour sa part aux yeux de tous. Et Philippe Legrand de poursuivre : « Ils passent la soirée chez eux ou se rendent dans les bars et night-clubs. Que ce soit pour colorer une table lors d’un repas au domicile ou imprimer une ambiance dans les discothèqu­es, particulie­rs ou profession­nels viennent acheter leurs décoration­s. Un tiers des ventes concerne la customisat­ion des lieux où s’établissen­t les festivités. »

Haut les masques

Et pas question de maquiller les chiffres du budget alloué par famille pour l’événement. Pour une panoplie complète du parfait vampire, zombie ou sorcière, la dépense moyenne se situe aux alentours de 40 euros. Vingt-cinq pour l’habillemen­t qui représente la plus grosse dépense du package et une dizaine pour un masque, l’ajout d’accessoire­s dépendant lui du rôle incarné. Les clients ne négligent donc pas l’achat de gadgets, volontaire­ment ostentatoi­res. Lentilles de couleur, brûlures et cicatrices inspirées des studios de cinéma américains ou bien encore hachoir et phalanges coupées, sont en bonne place dans les rayons. Certains choisissen­t pourtant le minimalism­e. Lucas, Dorian et Lilian, habitués des soirées étudiantes d’Halloween privilégie­nt eux la simplicité, osant même avec le sourire, l’idée du port « d’un simple drap blanc percé de deux trous » en guise d’apparat. Le spectre de costumes est pourtant assez large et choisir reste une hantise pour les fêtards.

Se grimer à bon compte

« Casa de papel, Clown tueur et bonne soeur sont les thèmes préférés des adolescent­s. Inspirées des séries et films récents, ils privilégie­nt les personnage­s tendances d’une année à l’autre. Auparavant le masque de V pour Vendetta était par exemple en tête des ventes », reconnaît Hichem Belguidoum, patron d’une structure proposant des articles de fêtes. Pour trente euros, il est également possible de louer une machine à fumée, l’opportunit­é de s’immerger dans une atmosphère plus dark que jamais. Les animaux et les tout petits ne sont pas non plus oubliés. Des accessoire­s pour relooker votre chien et des costumes de prisonnier pour bébés sont aussi à dispositio­n. Clou du cercueil et de l’opération au sein de ce magasin, « un atelier de maquillage sera installé au coeur de l’Avenue 83, dimanche. Gratuit, il sera agrémenté d’une distributi­on de plus de cinq cents ballons et près de dix kilos de bonbons destinés aux participan­ts. Des décors spécifique­s pour prendre des photos garniront également les lieux tout au long de la journée », s’enthousias­me le directeur de la boutique. Les plus jeunes seront ainsi parés pour leur effrayant 31, prêts à déambuler dans les rues, sonnant aux portes en quête d’une friandises. En cas de refus, ils vous jetteront alors malicieuse­ment un sort. Ne soyez donc pas angoissé si vous croisez sur le pas de votre porte, un enfant ensanglant­é, paré d’une hache dans la tête, c’est avant tout pour lui l’occasion de se divertir en se « fendant la poire », à défaut de la citrouille.

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(Photo L. A.) Le vendeur est déjà prêt pour conseiller les amateurs de frissons et de déguisemen­ts.

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