Le Foyer de jeunes travailleurs changera-t-il d’adresse à terme ?
Situé place d’Armes, à un emplacement stratégique de la reconquête urbaine du centre ancien, le bâtiment, propriété du Département et géré par l’Adapei, intéresse la Ville
Le bâtiment, accueillant historiquement un foyer pour jeunes travailleurs de Toulon, situé au 12 place d’Armes, va-t-il tomber dans le giron de la Ville ? Cela en prend doucement mais sûrement le chemin. Le maire a fait part, la semaine passée, à Marc Giraud, président du Conseil départemental, de l’intérêt qu’il portait au site. La raison ? « Situé en face de la place d’Armes, il a un emplacement stratégique à deux pas de la dalle de l’Equerre», explique le maire. Cette situation géographique, dans le périmètre de la zone de requalification urbaine, n’a pas échappé au Département. Cela «nous conduit à réfléchir au devenir du bâtiment en partenariat avec Hubert Falco », précise ce dernier.
« Rien n’est fait »
« Mais rien n’est fait, nuance le maire. Nous avons juste un accord de principe avec le président du Conseil départemental. » Une volonté municipale qui ne date pas d’aujourd’hui. La Ville entend engager une réflexion pour « qu’à la place du foyer, a expliqué Hélène Audibert, lors de la dernière assemblée générale de la place d’Armes, l’on puisse trouver un projet qui intéressera le coeur de Toulon et le centre-ville pour donner, aussi, un autre souffle à cette place. Nous irons chercher un investisseur. » La conseillère départementale qui n’a pas « nié le besoin d’avoir des foyers en ville », s’est dite confiante, dans la discussion qui sera engagée avec le gestionnaire des lieux, l’association Adapei Var-Méditerranée. Une transaction qui a de fortes chances de demander du temps. L’Adapei a un bail emphytéotique, comme l’a aussi rappelé son directeur général, un peu surpris d’avoir été « informé peu avant cette réunion, tenue au sein même du foyer accueillant plus de 80 résidents et 7 salariés», de la Ville. « Elles ont toujours été claires », a nuancé Geneviève Levy, conseillère municipale.
« Pas en conflit avec l’Adapei»
des intentions « J’avais toujours attiré l’attention, lors des assemblées générales, que la Ville avait un projet sur ce site. Il est toujours le même : il porte sur la revitalisation de la place d’Armes », poursuit-elle. Si divorce il y a, comme l’a évoqué, Hélène Audibert, il ne pourra être qu’à l’amiable, selon le maire. Il réfute « tout conflit avec l’AdapeiVar-Méditerranée, une association sérieuse que nous soutenons. » Et d’insister : « Aucun projet ne prendra forme tant que les problèmes humains et sociaux ne seront pas réglés. Il y a le développement économique, mais le volet social et humain passe en priorité. Et ce, comme nous l’avons toujours fait dans le cadre de la rénovation urbaine du centre ancien. » « Nous ne mettrons ni l’association, ni les personnes dehors. Il faudra trouver des solutions qui conviennent à l’Adapei. Cela se réglera dans le temps », prévient-il. Il rappelle, ainsi, son attachement au volet social, le bâtiment accueillant le foyer de 80 résidents ayant été acquis en 2000 sous son mandat de président du Département.
« L’avis des Toulonnais et habitants »
La collectivité territoriale est sur la même longueur d’ondes que le maire. « Cette réflexion, récente, intègre bien évidemment l’aspect humain et social des personnes prises en charge par le foyer des jeunes travailleurs, précise le Conseil départemental, tout comme l’avis des Toulonnais habitant le quartier et l’intérêt général auquel doit être sensible toute collectivité territoriale. Nous sommes aux prémisses de nos discussions avec la ville de Toulon. Il faut laisser du temps pour que chaque idée, chaque solution, chaque éclairage soit pris en compte ». L’Adapei Var-Méditerranée, convaincue de pouvoir intégrer le projet de l’association à celui de la Ville, « reste ouverte à la réflexion ».