Essai Porsche Cayenne S
Ne cherchez pas midi à 14 h! Le 3e opus du Cayenne reste, n’en déplaise aux autres constructeurs de SUV sportifs, la référence en matière de performances, d’agilité mais aussi de polyvalence. On vous dit pourquoi
Son look
« Si nous construisons un véhicule tout-terrain selon notre conception de la qualité et portant la signature Porsche à l’avant, il se vendra ! » La mise en garde de Ferry Porsche en personne, en 1989, était pourtant claire. Elle aurait dû alerter la concurrence... Lancé en 2002, le Cayenne avait soulevé de nombreux doutes. Avec presque 800 000 exemplaires écoulés depuis, l’aîné des SUV au blason doré fait figure de véritable paterfamilias de la “Porscherie”. Et cette 3e génération, totalement remodelée, ne déroge pas à la règle. Les designers lui ont donné un look plus sportif encore en affinant sa ligne. Il est plus long (+63 mm), plus large (+23 mm) et moins haut (-9mm). Le capot est plus plongeant, l’auto parâit mieux assise, et la grande évolution, comme sur la Panamera et le 718, est l’arrivée sur la poupe d’un bandeau traversant et des feux à quatre points.
À bord
L’allongement et l’élargissement de l’auto ont grandement profité à l’espace intérieur et plus précisément aux places arrière. La banquette coulisse selon les besoins de volume du coffre qui gagne, par rapport à sa devancière 100 litres de chargement (!). Un point essentiel pour différencier le Cayenne de son petit frère Macan, aujourd’hui best-seller de la firme allemande. Le Cayenne jouit d’une finition et d’une position de conduite toujours aussi exemplaires. On adore le large repose-pied pour bien se caler en courbes, mais aussi la présentation générale de la console centre de la Panamera tellement flatteuse. L’écran tactile de 12,3 pouces est très intuitif et les graphiques du GPS particulièrement lisibles. Les fonctions de réglages de clim à l’avant comme à l’arrière avec leur retour haptique (comme sur le dernier iPhone) s’avèrent très agréables et qualitatives au toucher. L’insonorisation a été tellement poussée pour profiter du confort princier qu’on aurait aimé davantage sentir remonter la sonorité du plaisant V6 (ou du V8 de la Turbo). Derrière le volant, l’incontournable compte-tours à aiguilles mais, de part et d’autre deux écrans modulables à sa guise; avec la formidable fonction (en option) d’assistance de vision nocturne et sa caméra thermique qui vous signale la présence dans l’obscurité d’une personne ou d’un animal. Testé et approuvé (voir photo dans fiche technique). Au volant Exit le diesel, sur le gros SUV comme d’ailleurs sur l’ensemble des modèles Porsche, qui privilégie l’hybridation. Il n’empêche, en reprenant l’offre de motorisations des Panamera, le Cayenne et sa toute nouvelle plateforme allégée donnent un coup de fouet au gros bébé, avec des puissances allant de 340 à 550 chevaux (pour la version Turbo). Moins 65 kg sur la balance, un châssis revu pour encore davantage d’efficacité, des roues arrière directrices (en option) plus larges qu’à l’avant, une suspension pneumatique adaptative (PASM) qui permet de rehausser la garde au sol dans les passages offroad délicats, une barre antiroulis intelligente (PDCC) qui vous fait virer à plat dans les lacets… Jamais un SUV n’a autant ressemblé à une berline sportive! Une sensation proprement incroyable vérifiée sur les routes de la vallée du HautDouro portugais. Notre motorisation intermédiaire (S) de 440 ch, s’est montrée largement convaincante. La sonorité agréable du V6, quoi que trop discrète, a mis en avant son caractère enjoué, avec des accélérations vigoureuses bien que très linéaires jusqu’au rupteur (6500 tr/mn). Un fidèle compagnon de route imperturbable. Toujours partant. En toutes circonstances.
Côté finances
Facturé près de 100000 € hors options, le Cayenne n’est évidemment pas le 4X4 de Monsieur Tout-le-monde. Sans compter le douloureux malus de 10 500€ qui alourdit la douloureuse… A ce prix, vous avez entre les mains le plus polyvalent SUV sportif du marché. De série, vous disposerez du régulateur de vitesse, des phares à LED, des sièges en cuir électriques et du GPS. Avec la disparition du Diesel au catalogue, beaucoup d’acquéreurs vont porter leur choix sur la version hybride rechargeable (462 chevaux) dépourvue de ma lus et T VS et permettant de rouler près de 44 km en électrique (92304 €).