Var-Matin (Grand Toulon)

LES “GILETS JAUNES” MARQUENT DES POINTS

Alors que les appels au blocage national du 17 novembre se multiplien­t, le Président assume cette fiscalité écologique mais se dit prêt à faire un geste

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17 000 personnes se déclarent prêtes à participer au mouvement du 17 novembre dans les Alpes-Maritimes et le Var. La fronde touche autant les automobili­stes que les profession­nels du transport, exaspérés par la hausse du prix des carburants. Hier, Emmanuel Macron a tenté un début de sortie de crise.

Refonte du chèque énergie, défiscalis­ation des aides au transport, discussion­s avec les entreprise­s: le gouverneme­nt a précisé ses pistes pour accompagne­r les ménages pénalisés par la flambée des prix des carburants, sans convaincre l’opposition. Interrogé sur le mouvement de fronde antifiscal­e qui agite depuis plusieurs semaines une partie de la population, Emmanuel Macron a dit une nouvelle fois, hier,

« comprendre » cette « colère », lors d’un entretien diffusé sur Europe 1. Mais, à propos du blocage national appelé le

17 novembre par les « gilets jaunes » (1), il a mis en garde contre une forme de «démagogie ». « Je suis toujours méfiant sur ces grands appels à mobilisati­on pour tout bloquer, parce que généraleme­nt on trouve derrière un peu tout et n’importe quoi » , at-il déclaré. A la question de savoir si la hausse de la fiscalité est la bonne stratégie, il a répondu : « Le gouverneme­nt ne se trompe pas, il va dans la bonne direction », a-t-il affirmé. Toutefois « il faut aider nos citoyens les plus modestes qui n’ont pas le choix ». Pris à partie quelques heures plus tard par des habitants dans les rues de Verdun lors de son « itinérance mémorielle » dans le cadre du centenaire de l’armistice de 1918 [voir page suivante], il a assuré vouloir « apporter des solutions en profondeur ». «On n’écrase personne», a-t-il insisté, promettant de «trouver un mécanisme» pour «accompagne­r» les ménages qui connaîtrai­ent des difficulté­s. Première piste évoquée : un élargissem­ent des conditions d’accès au «chèque énergie», versé aux Français les plus modestes peinant à se chauffer, et qui doit passer en 2019 à 200 € en moyenne contre 150 € cette année. Concernant les travailleu­rs contraints de prendre leur véhicule, le gouverneme­nt a confirmé que les indemnités versées par les régions -- comme le font les Hauts-de-France, qui versent 20 euros par mois à partir de 60 km aller-retour de trajet quotidien -- seraient «défiscalis­ées».

« Pompier pyromane »

Ces aides versées par les collectivi­tés résultent d’une « bonne philosophi­e » ,a estimé le chef de l’État, assurant que cette « défiscalis­ation », pour l’instant très théorique, s’agissant d’aides n’existant pas en dehors des Hauts-de-France, serait généralisé­e à l’ensemble du territoire. Les pistes avancées par l’exécutif ont suscité l’incompréhe­nsion au sein de l’opposition. Emmanuel Macron «estun pompier pyromane: il propose un allègement de taxes pour compenser une augmentati­on des taxes », a réagi la porte-parole des Républicai­ns Laurence Sailliet, le président du parti Laurent Wauquiez dénonçant lui « un marché de dupes ». Pour Marine Le Pen, la propositio­n d’Emmanuel Macron est « assez gonflée ». Il « transfère aux régions [...] le soin de compenser l’hyperfisca­lité qu’il a décidée sur les carburants », a déclaré la présidente du Rassemblem­ent national (ex-FN), dont le parti participer­a aux manifestat­ions du 17 novembre. 1. En référence aux chasubles fluorescen­tes portées par les automobili­stes en cas d’accident.

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(Photo EPA) Macron comprend cette « colère » mais ne veut rien lâcher.

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