TPM et La Méridionale font cause commune
La Métropole et la compagnie de transport maritime viennent de signer une charte afin de préserver les abords du cap Sicié, « une zone d’une richesse écologique unique »
Depuis plusieurs mois maintenant, la pollution atmosphérique générée par le transport maritime revient régulièrement dans le débat public. Et Toulon, dont le port de commerce est leader pour le transport des passagers pour la Corse, n’y échappe pas. Les élus de la Métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM) sont bien conscients du problème. Et travaillent avec les compagnies maritimes à la mise en place de solutions. Pour preuve, Gilles Vincent et Marc Reverchon, respectivement viceprésident de TPM, en charge notamment des questions environnementales, et Pdg de la compagnie maritime La Méridionale, ont signé lundi la charte d’écoresponsabilité de l’activité de transport maritime. Un engagement pour une meilleure préservation du milieu maritime.
Hotspot de biodiversité
Les observateurs du monde maritime s’étonneront sans doute. En effet, les navires de La Méridionale ne font que très rarement escale à Toulon. «Mais ils passent au milieu de l’aire marine protégée des Embiez-Cap Sicié», fait remarquer Gilles Vincent. Pour justifier la signature de ladite charte, Marc Reverchon explique : «La Méditerranée, notre terrain de jeu, est un joyau, un hotspot de la biodiversité. Il est de notre devoir de la préserver ». Et en la matière, force est de constater que La Méridionale est leader. « On est un peu tombé dans la marmite », lâche son Pdg, avant d’énumérer quelques récentes initiatives. « Depuis le milieu des années 2000, avec l’utilisation de peinture sous-marine à la silicone ou la mise en place d’appendices derrière les hélices de nos trois navires, on a réduit notre consommation de carburant de 15 %. On a également été les premiers à équiper nos bateaux des boîtiers Repcet de repérage des cétacés. Une centaine de marins y ont été formés. Quant aux eaux de ballast, on les traite par rayonnement ultraviolet », se réjouit Marc Reverchon. Et les efforts de La Méridionale ne s’arrêtent pas là. « Aujourd’hui, on s’attaque aux rejets atmosphériques. Depuis début 2017, nos navires se branchent sur le courant électrique à quai à Marseille. En septembre, on a testé à Ajaccio un dispositif de fourniture d’électricité à base de gaz naturel liquéfié. Une première en Europe. Et on va bientôt tester un filtre à particules sur l’un de nos navires. Un système susceptible d’éliminer les émissions d’oxyde de soufre, mais aussi 90 % des particules ultra-fines et 40 à 60 % des particules fines. » La Métropole toulonnaise, dont le rôle principal dans cette charte est de mener des actions de formation et de sensibilisation à la préservation du milieu marin, espère bien que La Méridionale fera des émules parmi les autres compagnies maritimes à fréquenter ses eaux. À ce sujet, Gilles Vincent précise qu’une réunion est « prévue d’ici à la fin de l’année avec le Pdg de la Corsica Ferries ».