Un Lac des cygnes entre tradition et émotion
Une fois encore l’opéra de Toulon habille sa programmation de raffinement. Créé il y a près de 150 ans, à Moscou, le plus célèbre des ballets de Tchaïkovski, ne sera une découverte pour aucun des spectateurs de la grande salle toulonnaise, ce jeudi 15 et ce vendredi 17 novembre. Mais chacun aura droit à un instant de grâce sans pareil. C’est la chorégraphie réglée par Marius Petipa et Lev Ivanov en 1934 qui a été retenue par le maître de ballet Vladimir Yakolev, et tant mieux. Cette création (de 1934) compte parmi les plus élégantes et les plus émouvantes.
Drame
Le jeune prince Siegfried y apparaît au premier acte plein de légèreté, de fraîcheur et d’insouciance. Une incandescente harmonie brûle alors le corps de ballet. Et puis le drame se noue. Cruel. Impitoyable. Le prince confond – en raison de sa ressemblance – sa fiancée avec la fille du sorcier. Il court vers le lac des cygnes pour implorer son pardon. Elle accepte. Mais il est trop tard. La jeune fille est emportée par les eaux. Le prince décide de la rejoindre.
Signes noirs
Cet acte est sans doute l’instant le plus réussi par Petipa. Le ballet de l’opéra national de Kazan traduit avec ferveur et rigueur l’éventail des émotions qu’offre l’argument. Élégant dans la candeur comme dans la noirceur, ce Lac des cygnes est un modèle du genre, de ceux qu’on aime applaudir parce qu’ils composent une inoubliable parenthèse enchantée. Oui, même si trop de signes noirs colorent encore notre quotidien, ce cygne noir-là apportera au Lac une lumière qui apparaîtra comme un soleil dans le regard des
spectateurs qui auront fait le choix de l’élégance.
◗ Représentations les 15 et16 novembre, à 20 heures à l’opéra de Toulon. Renseignements au 04.94.92.70.78 ou sur le site Internet operadetoulon.fr