« Quinze à vingt euros de plus par mois »
On se demande où ça va s’arrêter», glisse-t-il, inquiet. Si, comme tous les professionnels de la route, Philippe Lallet bénéficie de la « détaxe carburant », ce dispositif ne couvre pas la hausse du prix de l’essence. Et pas question de répercuter non plus cette dernière sur le prix de la course très encadré par les tarifs préfectoraux annuels. « Alors on vivote», confie l’intéressé. Si le cours du baril de pétrole explique en partie la fièvre qui s’empare des pompes à essence, la fiscalité sur le gazole passe mal. « On a du mal à comprendre la transition écologique. On augmente le prix du carburant pour nous inciter à passer à l’électrique, mais le lithium n’a rien d’écologique. C’est honteux!», lâche Philippe Lallet. Sans surprise, il manifestera le 17 novembre, et sonne la mobilisation générale : « On y va tous. Il faut tout bloquer ! Et même plus. Ce jourlà, notre carte de crédit doit rester dans le portefeuille ». Pour pouvoir assouvir leurs rêves de maison, réaliser leurs projets immobiliers, nombreux sont ceux à avoir déménagé à la campagne. Sandrine (), enseignante dans un centre de formation à Toulon, en fait partie. Il y a une dizaine d’années, elle est partie vivre en famille à Méounes-lès-Montrieux. Un choix de vie qui, à l’heure où le prix de l’essence ne cesse de s’envoler, ne présente pas que des avantages. Depuis six ans, Sandrine effectue km au quotidien pour venir travailler en plein centre de la ville préfecture. Alors elle n’a pas mis longtemps à prendre conscience de la hausse du prix du carburant. «Çame revient entre et euros de plus par mois », estime-telle.
Tout augmente sauf le salaire
Un surcoût qui pèse sur le budget du ménage. D’autant plus que tout le reste augmente également. « Le salaire, lui, n’évolue pas », glisse-t-elle. Pour réduire ses frais au minimum, Sandrine prépare sa « gamelle », vient aux aurores pour tenter de trouver une place de parking gratuite… Plus récemment, «ona essayé le covoiturage avec une amie, mais ce n’est pas possible tous les jours », explique Sandrine. Alors même si elle est bien consciente que l’État n’est pas le seul responsable de cette hausse du prix de l’essence, elle n’écarte pas la possibilité de participer à la mobilisation du novembre. « C’est encore un peu tôt pour l’affirmer. Mais au travail, on commence à en parler entre collègues. »
1. Elle préfère garder l’anonymat.