Le livre du jour Le credo de la libre entreprise
François Asselineau, qui avait obtenu 0,92 % des voix à la dernière présidentielle, se relance dans la bataille des européennes. Le programme du président de l’Union populaire républicaine a le mérite de la clarté : lui, c’est le Frexit. Il développera son projet ce soir à 19 h à la salle polyvalente de Montauroux, puis demain à 20 h salle du 8-Mai à Antibes.
Votre ligne pour les européennes ? J’ai créé l’UPR pour inviter les Français à dépasser le clivage droite-gauche et récupérer leur souveraineté, cela en sortant de l’Union européenne et de l’euro. A ceux qui s’étonneraient d’aller aux européennes pour quitter l’Europe, je réponds que c’est parce qu’ils ont eu des députés européens que Nigel Farage et UKIP ont obtenu le Brexit.
Certains regrettent à présent ce Brexit. Cela ne vous fait pas changer d’avis ? Pas du tout. Il s’agit de récupérer quelque chose d’inaliénable que les Français n’admettent pas d’avoir perdu : la liberté de décider de leur avenir. Les difficultés du Brexit sont en outre très exagérées, car ça se passe plutôt bien. La vérité est que le chômage diminue depuis deux ans au Royaume-Uni. Son taux est tombé à %, le plus bas depuis quarante ans. Contrairement à ce que Mme Lagarde ou M. Macron ont voulu faire croire, personne ne s’est enfui du RoyaumeUni, les investissements internationaux s’y multiplient. Boeing vient d’y ouvrir une nouvelle usine, attiré par une main-d’oeuvre meilleur marché du fait de la dépréciation de la livre. Le Royaume-Uni s’apprête aussi à taxer les Gafa, alors que l’UE évoque en vain cette taxation depuis deux ans, faute d’unanimité des vingt-sept états. On ne peut pas taxer les grands groupes sans le bon vouloir du Luxembourg. On marche sur la tête. Quand personne ne tire dans le même sens, l’union ne fait plus la force mais l’immobilisme.
Hormis ces raisons financières, pourquoi vouloir sortir de l’Europe ? Pour en finir avec la directive des travailleurs détachés, en particulier, qui permet d’embaucher des Polonais ou des Bulgares en les payant au Smic français, mais avec les cotisations sociales du pays d’origine. En , nous avions chez nous plus de travailleurs détachés. Ce n’est pas raisonnable quand on compte des millions de chômeurs. M. Macron avait dit qu’il allait réformer ça. Hélas, il se heurte là encore au principe d’unanimité des états membres et à leurs intérêts opposés. La Pologne ou la Roumanie n’ont aucune envie de revenir sur les avantages obtenus pour les beaux yeux de M. Macron.
Vous dénoncez par ailleurs l’euro-corruption. C’est-à-dire ? L’Europe présente des points communs avec la fin de l’URSS. C’est une structure utopique qui ne marche pas. Elle travestit les statistiques, diabolise les critiques et attire les mafias, en Europe de l’Est et du Sud. On ne peut pas comprendre la crise des migrants sans voir les organisations mafieuses qui en tirent parti. migrants sont ainsi employés au noir dans le sud de l’Italie, attirés par la mafia calabraise. Il n’y a par ailleurs aucune véritable transparence des fonds attribués par Bruxelles. Dans une interview à la BBC en février, Emmanuel Macron lui-même a reconnu que si un référendum était organisé en France, nos compatriotes voteraient sans doute pour le Frexit ! A ans, Marcel Campion a décidé de se lancer en politique. Le « roi des forains», surnom qu’il déteste, part en campagne municipale sous la bannière « Libérons Paris ». Cette bataille de Paris, Marcel Campion la présente d’abord comme un engagement citoyen, une manière de redonner aux Parisiens une parole qu’il juge aujourd’hui confisquée. Car ce combat est aussi et surtout une attaque frontale contre Anne Hidalgo, dont l’entrepreneur forain n’a pas digéré ce qu’il considère comme une trahison. Longtemps à tu et à toi avec lui, l’actuelle patronne de la capitale s’est soudain mise en travers de l’hyperactivité de Marcel Campion : ce fut d’abord la fin du marché de Noël des Champs-Elysées, puis la mise au ban de la grande roue de la Concorde, dont la convention d’occupation n’a pas été reconduite en novembre . Son démontage a eu lieu le juillet. Aujourd’hui, Marcel Campion n’en finit plus de torpiller la gestion hidalguesque, de la dette de six milliards à « la guerre incessante menée aux voitures » et aux « politiques agressives qui mettent les gens à la porte de chez eux en leur expliquant que c’est pour leur bien ». Bien davantage qu’un tract électoral encore assez flou, hors la volonté de valoriser la participation citoyenne, Chamboule-tout est d’abord le plaidoyer pour la liberté d’entreprendre, qu’il estime trop souvent cadenassée à l’excès, d’un homme qui a débuté comme vendeur de frites à la sauvette, dès l’âge de ans. Le forain-PDG, féru de jazz manouche, y retrace une vie de rencontres et de tractations souvent délicates avec les politiques. Peu, hormis Chirac dont il avait vraiment l’oreille, l’ont convaincu. C’est ce qui le pousse à croire qu’il pourrait faire au moins aussi bien, en écoutant mieux. Editions du Rocher, 245 pages, 16,90 euros.