Il escroquait des clients pour financer ses études
Un étudiant toulonnais a écopé d’un an d’emprisonnement avec sursis pour avoir détourné de l’argent via des cartes bancaires appartenant à des clients du commerce où il travaillait
C’est un dossier délicat qu’a abordé le tribunal correctionnel de Toulon, hier : celui d’un prévenu poursuivi pour « escroqueries et vol » commis d’août à octobre à Toulon. Travaillant comme stagiaire dans un magasin d’accessoires de motos, cet étudiant est soupçonné d’achats frauduleux réalisés par le piratage de cartes bancaires de certains clients. « C’est simple : vous reteniez le cryptogramme de la carte et repériez sur le ticket d’encaissement le numéro de la carte bleue avant d’effectuer des achats »,a précisé le président de la juridiction, Laurent Sebag. « À ces faits s’ajoutent 9 000 euros dérobés dans la caisse. » Cet étudiant en école de commerce a tout reconnu en garde à vue après son interpellation. Perquisitionnant à son domicile, les policiers ont découvert des chaussures de luxe, signées Balenciaga. Au cours de son interrogatoire, le mis en cause a déclaré que l’argent détourné était, en réalité, destiné à financer ses études dans une grande école payante et… fort chère. Le président a également souligné que l’étudiant avait un casier judiciaire vierge.
Non-inscription au casier judiciaire
Dans la salle, un homme a alors levé la main pour indiquer qu’il était l’employeur du prévenu. Sur le banc des parties civiles, il a expliqué comment la comptabilité était falsifiée et a fixé les sommes détournées à 12 580 euros. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que monsieur maîtrisait bien la comptabilité. Il serait préférable qu’il utilise ses qualités dans un emploi plutôt qu’en agissant comme il l’a fait », a regretté le représentant du ministère public, réclamant dix-huit mois de prison avec sursis. En défense, Me Caroline Faure a d’abord rappelé que son client était « un élève brillant et qu’effectivement, son école lui coûtait 6 000 euros par an ». Elle a plaidé la clémence du tribunal et une non-inscription de la peine sur son casier judiciaire. L’avocate a été entendue puisque le tribunal a dispensé le jeune homme d’une inscription à son casier et a réduit le quantum de sa peine. Il devra payer 12 580 euros à son ex-employeur au titre du préjudice matériel subi.