Var-Matin (Grand Toulon)

Centre Var: «Encore plus en colère»

- S. CHAUDHARI

Les réactions, courroucée­s, des manifestan­ts ne se sont pas fait attendre sitôt le discours d’Édouard Philippe prononcé. « Il propose un moratoire de six mois sur le carburant : c’est comme un bonbon qu’on donne à un enfant mais après, la fessée va tomber ! » s’insurge M. Debaere, de La Roquebruss­anne, qui travaille dans le bâtiment.

« Les choses vont aller en s’empirant »

Sur le rond-point d’accès à l’autoroute A8 à Brignoles où le barrage filtrant est maintenu, le trentenair­e, marié, père de deux enfants, ne décolère pas. Ils vont récupérer le manque ailleurs de toute façon. Ce sont des mesures prises juste avant Noël pour apaiser mais ça ne va pas durer. Je vous dis que les choses vont aller en empirant car la gentilless­e inspire la pitié mais la peur inspire le respect. On ne pourra pas faire autrement que d’aller audelà des manifestat­ions pacifistes pour faire bouger les lignes. »« On est en train de nous enfumer, peste Patrick, de Brignoles. Je suis encore plus en colère, poursuit le retraité, touchant 1400 € de retraite (600 € de loyer), après 43 ans de cotisation. « Le moratoire, c’est une miette qu’on donne aux gueux, et encore, on n’a pas de garanties. Vous savez pourquoi Macron fait ça? C’est pour placer ses députés au Parlement européen après les élections du mois de mai. Ils vont toucher beaucoup d’argent ! Certains, comme au gouverneme­nt, vont même nous dire qu’on ne peut pas vivre avec 5000 ou beaucoup plus par mois. » André, 60 ans réside à Salernes et est retraité EDF. « Nous demandons la dissolutio­n de l’Assemblée nationale. Mais attention : on ne fait pas partie d’un parti politique et ça, j’y tiens ! ». Devant le lycée Raynouard, plus de traces, aucune, de blocage mais les revendicat­ions sont toujours présentes dans les esprits. Venu soutenir les manifestan­ts, Thomas, 22 ans, au chômage, apprécie le retour au contrôle technique moins sévère. «C’est sympa, surtout pour les jeunes qui ne peuvent pas mettre trop d’argent dans la voiture, mais après, il faut pouvoir s’assurer que ces véhicules ne sont ni dangereux ni trop polluants. Ceci dit, mon problème, c’est que je n’arrive pas à me payer le permis. C’est pourtant indispensa­ble pour aller travailler, d’autant qu’on est très mal desservi par les transports en commun ici».

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(Photos S. Ch.) M. Debaere et Patrick (premier et troisième en partant de la gauche), sont très remontés.
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Thomas, devant le lycée Raynouard de Brignoles.

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