Toulon Objectif: envahir le village de Noël
Hier matin, les forces de l’ordre ont rapidement retrouvé le chemin des lycées. Sur les réseaux sociaux, un appel à gagner en masse la place de la Liberté circulait depuis la veille chez les jeunes impatients de laisser exploser leur colère. Un scénario que voulait absolument éviter la police afin que le village de Noël ne fasse pas les frais de débordements. Du coup, devant Bonaparte ou Dumont d’Urville, dès le début de matinée, forces de l’ordre et jeunes se font face et s’observent. Avec un oeil exercé, les policiers font le tri entre les ados qui sèchent les cours et ceux qui ne sont pas scolarisés et pourraient avoir rejoint le groupe avec l’idée de profiter des manifestations pour casser ou piller. Une longue séquence marquée par quelques incidents isolés. Aucun ne suscite cependant de mouvement de foule. À part deux panneaux « Macron démission » accrochés aux grilles de Dumont d’Urville, bien difficile d’ailleurs de saisir le message politique de la mobilisation. C’est à 11 h 30 que le ton monte vraiment. Un groupe de jeunes, manifestement décidés à en découdre, arrive en masse au coin de l’avenue Vauban et du boulevard de Strasbourg. À une cinquantaine de mètres de la place de la Liberté, ils sont accueillis par des gaz lacrymogènes. C’est alors une volée de moineaux qui se disperse vers la gare et dans les rues étroites du quartier. Surgis de leurs fourgons, les gendarmes mobiles se déploient alors au pas de course pour fermer tous les accès à la place de la Liberté (où le marché de Noël ouvre et ferme en cadence en fonction du niveau de tension ressenti). Quelques instants plus tard, c’est sur le boulevard de Strasbourg, au niveau de l’opéra, que se déplace la « ligne de front ». Ici encore, les forces de l’ordre parviennent en un instant à éparpiller les jeunes. Certains d’entre eux ont déferlé quelques minutes plus tard aux abords du centre Mayol. Ils ont été contenus par les vigiles mais la galerie commerciale est restée fermée 45 minutes.