Var-Matin (Grand Toulon)

« ans qu’on n’avait plus vu ça»

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La vendeuse n’avait encore jamais connu une telle situation. Lundi, derrière son comptoir de Sport 2000, elle a vu arriver vingt jeunes, certains encagoulés, venus pour une « visite de courtoisie ». Quelques minutes plus tard, ils repartaien­t les bras chargés de marchandis­es. « Le pire, c’est que j’ai reconnu certains de nos clients habituels...» À Auchan, l’attaque s’est passée en trois temps, durant lesquels deux restaurant­s – La Crêpe et Tacos avenue – ont d’abord été entièremen­t dévalisés puis détruits. Leurs portes vitrées ont cédé sous la violence des coups. Fabrice, le gérant de la crêperie, pense même que ça aurait pu être pire: « Ils ont visiblemen­t essayé de mettre le feu, mais n’en ont peutêtre pas eu le temps. Aujourd’hui, j’ai la haine. » Les jeunes ont profité d’une courte absence de la police pour s’attaquer aux commerces. Une vacance des forces de l’ordre que ne digère pas Alain, qui a monté son restaurant de tacos il y a cinq mois. «Où étaient-ils ? J’ai tout perdu en quelques minutes, s’énerve-t-il. Si j’avais connu ce quartier quand je suis descendu de Paris, je ne serais jamais venu. » Lui réclame désormais un geste de la mairie : « Une exonératio­n de charges patronales quelque temps au moins. L’autre côté de la rue y a droit, car situé en ZEP, mais moi pas…» Le directeur d’Auchan, Roger Soriano, voulait lui relativise­r malgré le contexte, forcément pesant. « On est loin des années 1980, où l’endroit, alors un Mammouth, était attaqué à coups de barres de fer et de cocktails Molotov. Mais c’est vrai que ça fait bien 20 ans qu’il ne s‘était plus rien passé de ce genre. » Ce «genre», ce sont, en plus des assauts menés par des ados, une tentative de cambriolag­e du grand magasin par des adultes. Les huit voleurs ont cette fois été interpellé­s par la police avec leur butin. Les forces de l’ordre ont finalement passé une partie de la nuit devant le centre commercial.

On lui a parlé des classes surchargée­s, de la sélection à l’université et du bac à la carte en , qui sont inacceptab­les pour nous. Et du fait que Macron n’a qu’à rétablir l’ISF pour financer l’Éducation nationale. Comme il n’est pas LREM, Marc Vuillemot a compris ! » Ce dernier s’est en tout cas fendu d’une missive au ministre Jean-Michel Blanquer pour lui demander de donner « une suite favorable » à ces revendicat­ions « fondées » et que, toujours d’après l’édile, « la majorité municipale partage». Satisfaits de cette entrevue, les lycéens n’entendent pas baisser la garde pour autant et assurent même vouloir bloquer le lycée tous les jours « jusqu’à nouvel ordre».

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A la galerie Auchan, l’heure est aux réparation­s.
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Le lycée Beaussier, bloqué « pacifiquem­ent ».

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