Feu vert pour Vieira
En cas de victoire contre Saint-Etienne, l’équipe du champion du monde 98 serait assurée de terminer la phase aller dans la première partie de tableau. Un temps de passage honorable
Trois pages d’interview dans L’Equipe , un reportage en immersion sur Canal+, Patrick Vieira sera l’attraction médiatique de ce week-end de Ligue 1. Les débuts de l’ex-capitaine des Gunners sur un banc européen étaient très surveillés, ils sont plutôt convaincants. En cas de huitième succès cet après-midi contre Saint-Etienne, Nice sera assuré de terminer la phase aller dans le top 10. Avec un meilleur bilan à la trêve que l’an dernier (27 points après 19 journées). Une première étape honorable pour un jeune technicien de 42 ans qui a dû prendre la suite de Lucien Favre avec un effectif fragilisé par les départs de cadres du vestiaire (Seri, Le Marchand et Plea)... et les états d’âme de Balotelli.
Il souhaitait faire de Balotelli un exemple
Une séquence du reportage Intérieur Sport intitulé « Mister Vieira », qui sera diffusé pour la première fois aujourd’hui à 15 heures sur Canal +, en apporte la preuve. Fin août, Nice prépare son déplacement à Lyon. Balotelli, qui n’ira pas à l’OM, rumine son faux départ. Vieira est pour sa part en manque de buts et de victoires. Entre les deux hommes s’instaure un dialogue surprenant. Mario se plaint du manque d’application et d’exigence chez ses coéquipiers, Vieira lui demande : « Et qu’est-ce tu as dit?». L’attaquant répond «Rien» . «Ce n’est pas bien» lui rétorque son coach. Parce que Vieira souhaite que Balotelli se comporte en leader. Qu’il continue de s’énerver pour une frappe ratée et qu’il soit «celui qui montre aux autres que pour bien faire, il faut s’impliquer ». Que son passé de vainqueur de la Ligue des champions à 19 ans soit un «un exemple» pour ses jeunes coéquipiers. Que Super Mario soit un relais, comme le fait brillamment Dante. Depuis, Balotelli a perdu des kilos mais pas inscrit le moindre but. Ni accepté que son entraîneur le remplace en cours de match. Homme de principes et de caractère, Vieira a parfois dû secouer son joueur phare. Mais il ne l’a jamais lâché. Hier encore, l’Italien était installé en pointe lors de la mise en place de veille de match. Puis il a ressenti une douleur au genou sur un appui et déclaré forfait pour cet aprèsmidi en attendant des examens complémentaires. Et un éventuel transfert cet hiver ? Exigeant avec son groupe, Vieira reste à l’écoute de ses joueurs. Sans pour autant toujours les ménager. Et parce qu’il reste un homme simple, ouvert et capable d’assumer ses éventuelles erreurs, le coach fédère son vestiaire. « J’ai été un peu naïf sur certains matchs où on a subi des contres qui nous ont fait mal, a concédé l’ancien Intériste. J’ai dû m’adapter à la L1, c’est très compliqué de se créer des occasions, marquer des buts. Les équipes sont mieux organisées tactiquement, l’état d’esprit est plus défensif que dans les autres championnats. Il fallait avoir un certain équilibre. » Avec une charnière centrale à trois, le technicien a trouvé le bon ajustement tactique pour entretenir une série en cours de six matchs sans but encaissé en L1, record historique du club. «Patrick est très pointilleux tactiquement, confirmait récemment Fred Gioria, son adjoint, dans nos colonnes. « Il a des idées, des convictions. Avec Vieira, on ne s’est pas trompé: c’est le bon coach au bon moment. » Une victoire contre Saint-Etienne ne ferait que renforcer un peu plus l’idée.