Action, à La Seyne
PROJET DE CINÉMA DANS L’ATELIER MÉCANIQUE
Le tribunal administratif de Toulon rendra sa décision dans quelques semaines, sans doute en début d’année prochaine. Mais si les juges suivent les conclusions du rapporteur public émises hier midi – comme ils le font presque toujours – il sera alors temps d’envisager sérieusement une date pour l’inauguration de l’ambitieux pôle de loisirs prévu aux Mouissèques, dans le squelette de la friche industrielle de l’Atelier mécanique. Un projet porté entre autres par la société Quartus, qui entend faire une bonne place au gigantesque cinéma imaginé sur le site des anciens chantiers depuis près de trente ans (voir par ailleurs).
« Pas d’erreur d’appréciation du maire »
Tout au long de sa prise de parole, le rapporteur public n’a en effet eu de cesse de rejeter en bloc les arguments de la Confédération environnement Méditerranée. C’est cette association basée à La Seyne et agréée par l’État qui avait attaqué le permis de construire de ce complexe de cinémas, d’hôtels et de commerces de bouche, de loisirs et de culture accordé en juin 2016 par le maire Marc Vuillemot. La « CEM » a ainsi eu beau faire feu de tout bois, ses «moyens» n’ont pas fait mouche. Le non-respect supposé de la loi littoral? « L’opération projetée, située dans un quartier urbain, ne peut être considérée comme une extension d’urbanisation au sens de la loi littoral » a estimé le rapporteur. L’augmentation prévisible du trafic automobile sur l’avenue ToussaintMerle et la corniche Giovannini ? « Un refus de permis de construire ne peut être fondé sur les conditions générales de circulation dans le secteur. » Le stationnement, jugé trop peu important dans la zone ? « Compte tenu du nombre de places prévues, de la situation du complexe en centre-ville, des dessertes de transports en commun, nous ne relevons pas d’insuffisance manifeste en la matière. Restait l’argument de l’impact du projet sur l’environnement, l’alpha et l’oméga du raisonnement du requérant à propos de cet ancien site industriel. L’association estime notamment que la dépollution serait envisagée a minima par l’aménageur. Mais là encore, le rapporteur n’a voulu retenir que les solutions validées par l’État, qui vont « au-delà des exigences de la réglementation », et devraient coûter plus de 3 millions d’euros à Quartus. « Au regard des pièces du dossier, il ressort qu’il n’y a pas d’intérêt à ordonner une contre-expertise. » Et de conclure, au bout d’un long exposé: «Nous ne décelons pas d’erreur manifeste d’appréciation faite par le maire en délivrant le permis de construire litigieux. » Gérard Demory, président de la Confédération environnement Méditerranée, a bien tenté, ensuite, d’inverser la tendance, mettant notamment en doute l’objectivité de l’étude de la pollution des sols «payée par le maître d’ouvrage». De son côté, l’avocat de la Ville, Maître Bonnacorsi, a soutenu que « c’est l’absence de projet sur ce site qui maintient des conséquences dommageables sur l’environnement, et non l’inverse. »