Grand Var Est victime d’une concurrence accrue
La Garde Boutiques fermées, nouveaux arrivants trop rares et fréquentation en diminution : l’aile est du centre commercial fait les frais d’une concurrence acharnée dans la zone d’activité
Que se passe-t-il à Grand Var Est? Plusieurs magasins ont tiré le rideau ces dernières semaines. D’autres s’installent et certains envisagent de déménager. Par rapport à son « grand frère » de Grand Var Centre, l’aile est perd en fréquentation. L’activité s’en ressent et les abandons se multiplient. « On appelle ça pudiquement des vacances commerciales », explique David Chaussadas, dirigeant de GV Sports, au rez-de-chaussée, qui quitte définitivement les lieux fin février. « Sur la cinquantaine de cellules commerciales présentes, près de la moitié a déserté les lieux. Nous, nous sommes là depuis 18 ans. L’activité s’est développée jusqu’en 2016 lorsque L’Avenue 83 est apparue. C’est comme si, dans la nuit, on était devenu mauvais ! Entre - 30 % et - 40 % de flux en moins. Le chiffre d’affaires a chuté. On a alors alerté le bailleur de Grand Var Est et proposé des solutions pour sortir de la crise. Mais rien n’a été tenté et la chute a été inexorable. »
Clientèle en baisse mais fidèle
Aujourd’hui, les 1 400 mètres carrés de surface de vente du magasin ne seront pas repris. La direction du centre commercial a refusé de s’exprimer sur ce sujet. Pourtant, une grande aire pour enfants a été aménagée récemment afin d’attirer les familles. Alors, comment expliquer ce désamour pour le côté est ? « Ici, le public a toujours été pourvu d’un pouvoir d’achat plus important. Nous avons la chance d’avoir une clientèle fidèle, mais il est vrai qu’aujourd’hui, cela devient de plus en plus difficile », avoue la Maison Sarroche, dont les voisins ne cessent de changer. « Un magasin de chaussures n’est resté ici que quelques jours avant de partir. » À côté, l’Afer-assurances a plié bagage et, dans le même secteur, un magasin de vêtements de cuir, installé depuis des lustres, a fini par quitter les lieux. Uno Joaillier annonce également une « fermeture imminente ». Deux salariés risquent de perdre leur emploi.
« euros de loyer par an ! »
Juste à côté, Une Histoire de famille reste un contre exemple parfait (lire par ailleurs). Sur le même niveau, le salon de coiffure Just Hair tient également à relativiser : « Ici, on ne se plaint pas, même si on aimerait bénéficier de davantage d’animations pour la clientèle. Mais il faut rester positif : le salon existe depuis quinze ans et n’est pas prêt de fermer ! », sourit Laeticia, la patronne. De l’autre côté, Zara règne en maître et savoure sa présence à Grand Var Est. Mais ce poids lourd de l’habillement n’est-il pas un peu seul comme locomotive ? « Il était question que l’enseigne Gifi s’installe ici. La direction était prête, mais le côté populaire de l’enseigne n’a visiblement pas plu à tout le monde », regrette David Chaussadas, qui quittera la zone au début de l’année prochaine, « sans intention d’ouvrir autre chose ailleurs. Et puis, pour 1 400 mètres carrés de surface de vente, le loyer représentait 400 000 euros à l’année. Impossible de tenir dans ces conditions ». Néanmoins, certains passages de témoins se déroulent bien. À l’image de la boutique du RCT, disparue il y a quelques mois… et remplacée par un magasin de vêtements.
L’ombre de Cultura
Rien n’est donc définitif même si la librairie papeterie du rez-de-chaussée manque cruellement à la vie de Grand Var Est. « C’était le coin culture du centre. Mais ne cherchez pas le coupable, il est à côté : c’est Cultura ! », estime une habituée. La concurrence fait effectivement rage autour de Grand Var Est, qui résiste et ne rompt pas. Mais, de l’avis de tous les professionnels, seule l’arrivée d’un géant du commerce pourrait rebooster l’aile est du centre. En 2019 sans faute ?