La cohésion sociale varoise prête pour affronter l’hiver
En cas de température négative, aucun sans-abri ne sera laissé à la rue. Pour faire face à un nombre de demandes toujours plus important, la préfecture du Var a encore dopé son plan hiver
Àla veille de l’arrivée officielle de l’hiver, la préfecture du Var présentait hier matin son « dispositif opérationnel de veille et d’alerte destiné aux personnes sans-abri en période hivernal ». En plus simple : son plan hiver, qui court généralement du 1er novembre au 31 mars. Si les températures sont plutôt restées douces jusqu’à présent, « ce plan hiver a pourtant déjà été activé à trois reprises », fait remarquer Arnaud Pouly, directeur départemental de la cohésion sociale (DDCS). « Deux fois pour vigilance pluie, une pour vigilance froid», précise Sylvain Renouf, le directeur du service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) 115 du Var.
Toujours plus de demandes
Une information qui rappelle, si besoin est, la grande vulnérabilité des sans-abri, même sous nos latitudes clémentes. Confrontée depuis deux ou trois ans à une forte hausse – de l’ordre de 10 à 15 % par an! – du nombre des appels sur le 115, la préfecture du Var a encore renforcé ses capacités d’accueil pour la période 2018-2019. Ainsi, le nombre de places en hébergement s’élève à 672, soit 36 places supplémentaires.
La précarité est l’affaire de tous
Mais Arnaud Pouly l’assure: « Même en cas de saturation du dispositif, on peut mobiliser encore davantage de places. Que ce soit en ouvrant la nuit trois des accueils de jour, en sollicitant les 13 établissements hôteliers partenaires, ou encore en investissant les six salles paroissiales mises à notre disposition par l’Union diaconale du Var ». Et le DDCS d’enfoncer le clou : « En cas de crise climatique, cent pour cent des personnes vulnérables seront mises à l’abri. » Mais là n’est pas la seule ambition de la DDCS. «La prise en charge des sans-abri est souvent l’occasion pour les travailleurs sociaux des maraudes ou des centres d’hébergement d’urgence d’engager un processus pour tenter de sortir ces personnes vulnérables de la rue », explique Sylvain Renouf. Les services de l’État concernés par cette problématique ne sont pas seuls. Ils peuvent aussi s’appuyer sur un tissu associatif varois dense. « Pour être plus efficaces dans l’aide apportée aux plus démunis, on joue la complémentarité avec les associations bénévoles, que ce soit dans l’organisation des maraudes ou la distribution de duvets et autres vêtements chauds», détaille Arnaud Pouly. Ce dernier insiste également sur un point très important: «La précarité est l’affaire de tous. Toute personne qui estime qu’un sans-abri est en danger du fait des températures basses doit le signaler au 115 sans tarder ».