Var-Matin (Grand Toulon)

Carrément Crazy!

Le Crazy Horse habillera la scène du Palais des Festivals de Cannes d’une touche glamour du 29 décembre au 1er janvier. Rencontre avec la Fréjusienn­e Enny Gmatic, l’une des vedettes de la troupe...

- PROPOS RECUEILLIS PAR C. TIBERGHIEN ctiberghie­n@nicematin.fr

Elle est l’une des danseuses vedettes du Crazy Horse. Et le nouveau visage qui fait tourner les têtes sur les affiches de la célèbre troupe. Rencontre avec la Varoise Enny Gmatic…

Vous êtes Fréjusienn­e, et ce n’est pas votre première venue à Cannes? C’est même la troisième avec le Crazy! Je suis venue en  pour un jour de l’An au Palais, et cinq semaines en , en période estivale, pour un spectacle sur la terrasse du Palais. On avait monté un chapiteau avec un bar à champagne et la vue directe sur la baie, c’était magique!

Le cinéma, ça vous fait rêver? C’est un monde merveilleu­x! D’ailleurs, il y avait eu une collaborat­ion entre David Lynch et une danseuse du Crazy Horse, pour le e Festival de Cannes. Nooka Karamel avait été prise en photo, pour l’affiche, par le cinéaste.

Vous êtes plus Cannes Séries ou Festival du Film? Je dirais Festival. C’est l’occasion de pouvoir découvrir de nouveaux réalisateu­rs, de voir différents acteurs dans de nouveaux rôles, qui sortent un peu du créneau habituel.

Danser pour le Crazy Horse, un rêve d’enfant? Plutôt quelque chose que j’observais depuis toujours. En France, grâce à la télévision, on grandit en connaissan­t le Crazy Horse mais je ne pensais pas que c’était accessible. En devenant danseuse profession­nelle, la porte s’est ouverte, et c’était un aboutissem­ent pour ma carrière. Suivirent beaucoup de tournées internatio­nales, des spectacles parisiens en collaborat­ion avec des designers, des guest stars, etc. Artistique­ment, il y a une créativité constante! Je suis entrée au Crazy Horse il y a sept ans, Cannes était d’ailleurs mon premier jour de l’An au Crazy! D’où vient votre nom d’artiste? Quand on arrive au Crazy Horse, on passe par une période de répétition­s pendant deux mois pour créer la « crazy girl ». Le jour où on monte sur scène, après deux mois d’observatio­n, la direction nous donne un nom, soit par rapport à un trait physique soit par rapport à nos origines. Pour moi, ils ont choisi Enny Gmatic parce qu’on n’arrivait pas à me mettre dans une case, dans une catégorie.

Peut-on connaître votre véritable prénom ? Non, justement, c’est le mystère ! L’idée, c’est que les danseuses du Crazy sont des visages, des caractères auxquels on ne peut pas associer une vraie vie.

Une anecdote sur la vie en coulisse au Crazy Horse? J’ai partagé la scène avec Beyoncé pour le clip de Partition en . On a la chance de rencontrer beaucoup de stars, dans un contexte plus personnel. En tournée à Londres, des renards se sont faufilés dans le théâtre dans la nuit. Ils ont rongé les chaussures de spectacle, et seulement les Louboutin. C’étaient des renards au goût de luxe !

Un rituel avant de monter sur scène ? Je suis une grande fan de yoga et après le maquillage, j’aime bien aller dans la salle de répétition pour faire un petit échauffeme­nt et me “recentrer” pour rentrer dans les personnage­s du spectacle. Je suis d’ailleurs professeur de yoga et je donne des cours aux autres danseuses avant le show pour que tout le monde soit dans une belle énergie.

Quel est votre meilleur souvenir au Crazy Horse? C’était en tournée à Taïwan! J’ai collaboré avec un designer qui a fait des photos de moi avec des projection­s d’ombres sur le thème des légendes chinoises. À la fin du shooting, toute l’équipe du Crazy Horse est arrivée avec un gâteau, en chantant Joyeux Anniversai­re. J’étais tellement émue que j’en ai pleuré!

Un numéro favori? Rougir de désir, qui est un numéro vraiment très esthétique, utilisant des nouvelles technologi­es avec de l’infrarouge. La danseuse dessine les lumières sur la scène, et illumine l’espace autour d’elle et son propre corps, avec ses mouvements. C’est un numéro de Philippe Decouflé, un grand chorégraph­e qui a fait le spectacle Désir, en , à Paris, pour le Crazy, mais qui a aussi participé au spectacle des jeux olympiques d’Albertvill­e en .

Qu’est-ce que l’esprit «Crazy?» Tout d’abord un spectacle de femme, pour mettre en valeur les formes de la femme, d’une manière glamour, chic, en gardant énormément de créativité et d’humour. Il y a toujours un petit clin d’oeil mignon, rigolo, avec des personnage­s qui caractéris­ent une femme: fatale, enfant, etc. On a des personnage­s de toute sorte, en cherchant à rester dans l’actualité, c’est la femme d’aujourd’hui. On essaie de sublimer la féminité. Chaque danseuse a une personnali­té à part entière dans le spectacle, et chaque femme peut se projeter dans un des personnage­s.

Un conseil beauté pour nos lectrices? N’en faites pas trop, soyez vous-même!

Avez-vous un rêve? On a toujours plein de rêves… Je suis pour vivre l’instant présent et suivre les opportunit­és qui arrivent. Chaque fois que je fais des projets, il y a des changement­s dus à des opportunit­és imprévues, et j’ai décidé, aujourd’hui, de laisser davantage les choses venir à moi.

À Londres, des renards ont rongé les chaussures de spectacle, et seulement les Louboutin ” N’en faites pas trop, soyez vous-mêmes ”

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(Photo DR / Solve Sundsbo)

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