Var-Matin (Grand Toulon)

Laissé pour compte

Jean Monribot ne sera pas de la partie face à Lyon. Il paie, lui aussi, au prix fort l’éliminatio­n toulonnais­e sur la scène européenne et peut, chose inhabituel­le, nourrir bien des regrets

- PAUL MASSABO

La déculottée reçue à Montpellie­r, dimanche dernier, Jean Monribot comme ses partenaire­s ne sont pas prêts de l’oublier. Le RCT embourbé jusqu’au cou sur la pelouse du GGL a fini par se noyer et disparaîtr­e dans le concert européen. Le troisième ligne reconnaît après coup : « On s’est fait marcher dessus notamment sur les ballons portés. On n’était pas à 100 %. Pour nous, c’était compliqué dans tous les domaines. De plus, on n’a pas su s’adapter aux conditions climatique­s. On a vécu un naufrage collectif face à des Montpellié­rains qui nous ont mis constammen­t sous pression, nous collant sans cesse aux baskets ».

« On y croyait encore »

Cette 4e journée de champions cup se jouait à quitte ou double. La rencontre était éliminatoi­re et Toulon est passé à côté. Le staff et l’ensemble du groupe en tirent les enseigneme­nts. L’Europe est à jeter aux oubliettes pour mieux se reconcentr­er sur le championna­t. L’ancien Bayonnais en a déjà pris son parti même si c’est avec amertume. « Dans la vie, on ne doit pas vivre de regrets. Mais là, on peut en avoir. Et de déplorer que lui et ses partenaire­s se soient «compliqués la tâche dans tous les domaines face à une formation de Montpellie­r qui, elle, a su s’adapter à la météo capricieus­e et parfaiteme­nt réussir son coup.» Du naufrage collectif enregistré sur la pelouse du GGL Stadium, Jean Monribot est l’un des joueurs qui paient les pots cassés. Patrice Collazo préfère certaineme­nt densifier son pack pour affronter un LOU aux dents longues. Sur ce non-match, le troisième ligne avoue ressentir un peu de honte. « C’est indéniable » ajoute-til pour enfoncer davantage encore - comme s’il en était besoin -, le clou.

En panne de temps de jeu

En panne de temps de jeu (à ce jour, 232 minutes pour cette saison les deux compétitio­ns confondues), Jean Monribot imprégné par l’histoire du club reporte ses espoirs sur le championna­t. « Avant le match retour contre Montpellie­r, on y croyait encore et notre staff croyait en nous. Maintenant, il ne nous reste plus que le Top 14. Cette éliminatio­n estelle un mal pour un bien? Je ne sais pas et je ne me pose même pas la question. Notre saison est compliquée. Pour l’instant, les résultats ne sont pas au rendez-vous. C’est d’autant plus frustrant que l’attente, ici à Toulon, est énorme. À présent, on va continuer de construire sans baisser la tête. Une remise en question permanente est nécessaire. Il nous appartient désormais d’écrire un nouveau chapitre en s’inscrivant dans le nouveau projet du club ». À 31 ans, le troisième ligne se félicite de voir le RCT intégrer nombre de jeunes. Pour ce rendez-vous face aux Lyonnais, il sait que ses partenaire­s devront s’envoyer à 300 % en s‘engageant à fond dans le combat et en se montrant stratégiqu­es. Et de conseiller à ses pairs : «Il ne faudra pas se poser 36 000 questions, pas plus qu’ils ne doivent se mettre trop de pression. À nous de se concentrer sur notre jeu et de le maîtriser ». Réaliste, le joueur qui a commencé sa carrière pro sous les couleurs d’Agen espère que Toulon remontera petit à petit au classement. Et si le RCT accuse encore onze points de retard sur le sixième, il veut toujours croire en une qualificat­ion. Ça passe impérieuse­ment par un succès face à Lyon. Monribot et ses coéquipier­s ont pleinement intégré cette réalité.

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(Photo Valérie Le Parc) À l’entraîneme­nt à Berg, Jean Monribot manque de temps de jeu..
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