Laissé pour compte
Jean Monribot ne sera pas de la partie face à Lyon. Il paie, lui aussi, au prix fort l’élimination toulonnaise sur la scène européenne et peut, chose inhabituelle, nourrir bien des regrets
La déculottée reçue à Montpellier, dimanche dernier, Jean Monribot comme ses partenaires ne sont pas prêts de l’oublier. Le RCT embourbé jusqu’au cou sur la pelouse du GGL a fini par se noyer et disparaître dans le concert européen. Le troisième ligne reconnaît après coup : « On s’est fait marcher dessus notamment sur les ballons portés. On n’était pas à 100 %. Pour nous, c’était compliqué dans tous les domaines. De plus, on n’a pas su s’adapter aux conditions climatiques. On a vécu un naufrage collectif face à des Montpelliérains qui nous ont mis constamment sous pression, nous collant sans cesse aux baskets ».
« On y croyait encore »
Cette 4e journée de champions cup se jouait à quitte ou double. La rencontre était éliminatoire et Toulon est passé à côté. Le staff et l’ensemble du groupe en tirent les enseignements. L’Europe est à jeter aux oubliettes pour mieux se reconcentrer sur le championnat. L’ancien Bayonnais en a déjà pris son parti même si c’est avec amertume. « Dans la vie, on ne doit pas vivre de regrets. Mais là, on peut en avoir. Et de déplorer que lui et ses partenaires se soient «compliqués la tâche dans tous les domaines face à une formation de Montpellier qui, elle, a su s’adapter à la météo capricieuse et parfaitement réussir son coup.» Du naufrage collectif enregistré sur la pelouse du GGL Stadium, Jean Monribot est l’un des joueurs qui paient les pots cassés. Patrice Collazo préfère certainement densifier son pack pour affronter un LOU aux dents longues. Sur ce non-match, le troisième ligne avoue ressentir un peu de honte. « C’est indéniable » ajoute-til pour enfoncer davantage encore - comme s’il en était besoin -, le clou.
En panne de temps de jeu
En panne de temps de jeu (à ce jour, 232 minutes pour cette saison les deux compétitions confondues), Jean Monribot imprégné par l’histoire du club reporte ses espoirs sur le championnat. « Avant le match retour contre Montpellier, on y croyait encore et notre staff croyait en nous. Maintenant, il ne nous reste plus que le Top 14. Cette élimination estelle un mal pour un bien? Je ne sais pas et je ne me pose même pas la question. Notre saison est compliquée. Pour l’instant, les résultats ne sont pas au rendez-vous. C’est d’autant plus frustrant que l’attente, ici à Toulon, est énorme. À présent, on va continuer de construire sans baisser la tête. Une remise en question permanente est nécessaire. Il nous appartient désormais d’écrire un nouveau chapitre en s’inscrivant dans le nouveau projet du club ». À 31 ans, le troisième ligne se félicite de voir le RCT intégrer nombre de jeunes. Pour ce rendez-vous face aux Lyonnais, il sait que ses partenaires devront s’envoyer à 300 % en s‘engageant à fond dans le combat et en se montrant stratégiques. Et de conseiller à ses pairs : «Il ne faudra pas se poser 36 000 questions, pas plus qu’ils ne doivent se mettre trop de pression. À nous de se concentrer sur notre jeu et de le maîtriser ». Réaliste, le joueur qui a commencé sa carrière pro sous les couleurs d’Agen espère que Toulon remontera petit à petit au classement. Et si le RCT accuse encore onze points de retard sur le sixième, il veut toujours croire en une qualification. Ça passe impérieusement par un succès face à Lyon. Monribot et ses coéquipiers ont pleinement intégré cette réalité.